Accéder au contenu principal

2024 - Le procès de Jeanne d'Arc

Du 11 juillet au 10 août 2024
Prolongations jusqu’au 18 août 2024
28 représentations
19.600 spectateurs

D’après G.-B. SHAW et les minutes du procès
Mise en scène : HÉLÈNE THEUNISSEN

À Villers-la-Ville, la poignante Jeanne d'Arc de Laura Fautré.
Transcendée par les ruines de la célèbre abbaye, la comédienne, mise en scène par Hélène Theunissen, fait le procès du pouvoir qui corrompt les hommes. (...) L'instruction se fait à l'extérieur du chœur, tandis qu'en seconde partie, l'assistance migre vers la nef éventrée pour le procès proprement dit, qui condense l'acte VI de "Sainte Jeanne" de la pièce de George Bernard Shaw, et les minutes du vrai procès de 1431. Une expérience quasi mystique qui culmine, au cœur de la nuit, par un bûcher plus vrai que nature.
Xavier Flament, L'Echo, 3 août 2024

Jeanne d’Arc brûlée vive à Villers-la-Ville pour avoir enfilé des habits d’homme.
De ce Procès de Jeanne d'Arc se dégage une profonde leçon de foi, de courage, d'honnêteté. Les comédiens s'approprient le texte avec une rigueur froide. La malaise et l'inhumanité des juges n'en sont que plus insupportables. Au contraire de ces hommes d'Église, Jeanne est souffrance et humanité. Dans ses certitudes comme dans ses larmes, Laura Fautré illumine son personnage de flammes de vie.
Daniel Couvreur, Le Soir, 27 juillet 2024

Retour au moyen-âge pour l’abbaye de Villers qui rejoue « Le procès de Jeanne d’Arc ».
Mis en scène par Hélène Theunissen, le spectacle est centré sur les 5 derniers mois de la vie de Jeanne d'Arc, et plus précisément son procès pour hérésie et sorcellerie en 1421. On suit l'instruction du procès sur une scène, le réquisitoire et le bûcher sur une autre, dans une abbaye sobrement éclairée aux flambeaux et sans décors autres que les vieilles pierres de ses murs nus, rappelant le dépouillement de l'époque. Lumières, bûcher, décors, comédiens, tout fonctionne à merveille, et la prestation très inspirée de Laura Fautré fera date.
Ariane Bilteryst, L’Avenir, La DH, 15 juillet 2024

À Villers-la-Ville, le haletant procès de Jeanne d’Arc.
Ce "Procès de Jeanne d'Arc" est tout aussi éclairant que haletant: on ne voit pas les deux heures passer tant l'histoire est concise et riche en rebondissements, avec ci et là quelques notes d'humour, qui font une fois encore de cette production théâtrale de l'été un spectacle divertissant, bien ficelé et accessible à tous et toutes à ne pas manquer.
Stéphanie Bocart, La Libre, 16 juillet 2024

LA DISTRIBUTION
LAURA FAUTRÉ (Jeanne d’Arc)
BRUNO GEORIS (L’Evêque Cauchon)
DENIS CARPENTIER (L’Inquisiteur Jean Le Maître)
CÉDRIC CERBARA (Le Procureur Jean d’Estivet)
DIDIER COLFS (Le Professeur Jean Beaupère)
MARC DE ROY (Le Comte de Warwick)
SIMON LOMBARD (Le Duc de Bedford)
MAXIME ANSELIN (Le Chapelain de Stogumber)
OLIVIER FRANCART (Le Chanoine de Courcelles)
JONAS JANS (Frère Martin Ladvenu)
ROMAIN MATHELART (Le Bourreau)
ARNAUD SICOT (Soldat)

L’ÉQUIPE DE RÉALISATION
Mise en scène : HÉLÈNE THEUNISSEN
Adaptation et scénographie : PATRICK de LONGRÉE
Création des costumes : LAURENCE HERMANT
Création des maquillages : GAËLLE AVILES SANTOS
Création des éclairages : CHRISTIAN STENUIT
Assistant à la mise en scène : LUIS VERGARA SANTIAGO
Régie de plateau : DAVID DETIENNE - HUGUES VANELSLANDER
Régie lumières : CHRISTIAN STÉNUIT
Régie son : THIERRY VAN CUTSEM
Effets spéciaux : LEVEL 9 SFX
Maquillages : GAËLLE AVILES SANTOS
Habilleuse : ALICE CHARTIER
Perruque : VÉRONIQUE LACROIX
Construction des décors : JEAN-JACQUES ALLART - FRANCIS DEBON - OLIVIER DE BONDT - DAVID DETIENNE - PHILIPPE HAZÉE - GÉRALD VANELSLANDER - TOM WATERKEYN
Peintures des décors : OLIVIER WATERKEYN
Confection des costumes : COSTUMIER COSTHÉA
Relations Presse : FRANÇOISE BOUZIN (Agence Entre-Nous)
Graphisme : DAVID SAMUËL COURTOIS
Responsable jobistes : GÉRALD VANELSLANDER
Accueil réservations : SANDRA BRENDERS

Produit par RINUS VANELSLANDER & PATRICK de LONGRÉE

Les projets se suivent et ne se ressemblent pas à Villers-la-Ville ! Et c’est bien la diversité qui fait la richesse de nos productions estivales et qui semblent renouveler à chaque fois l’intérêt des spectateurs !

Cette fois, nous proposons Le Procès de Jeanne d’Arc. De nombreux auteurs se sont emparés de l’épopée de Jeanne d’Arc en écrivant quelques pièces majeures : Friedrich Schiller (La Pucelle d’Orléans), Jean Anouilh (L’Alouette), George Bernard Shaw (Sainte Jeanne), Maurice Maeterlinck (Jeanne d’Arc), Charles Péguy (Le Mystère de la Charité de Jeanne d’Arc), Voltaire (La Pucelle d’Orléans) et le livret de Paul Claudel pour l’oratorio d’Arthur Honegger (Jeanne d’Arc au Bûcher) ; des récits vibrants : Jules Michelet (Jeanne d’Arc), Joseph Delteil (Jeanne d’Arc), Mark Twain (La Saga de Jeanne d’Arc), Philippe de Villiers (Le Roman de Jeanne d’Arc) ; des analyses passionnantes : Régine Pernoud (plusieurs ouvrages), Colette Beaune (plusieurs ouvrages), Georges et Andrée Duby (Les Procès de Jeanne d’Arc), Georges Bernanos (Jeanne relapse et sainte). Le cinéma s’est aussi emparé de l’histoire de la pucelle avec, entre autres : Carl Theodor Dreyer (La Passion de Jeanne d’Arc), Roberto Rossellini (Jeanne d’Arc au Bûcher), Robert Bresson (Procès de Jeanne d’Arc), Jacques Rivette (Jeanne la Pucelle), Philippe Ramos (Jeanne captive), Luc Besson (Jeanne d’Arc).

Le spectacle de cet été est centré sur les derniers mois de l’existence de Jeanne d’Arc et plus précisément son procès ; l’adaptation théâtrale s’est inspirée de la formidable matière romanesque et scientifique existante ; la structure de base repose sur l’Acte VI de la pièce de George Bernard Shaw, développé et enrichi à partir des minutes du procès (Procès de Condamnation de Jeanne d’Arc, édité par la Société de l’Histoire de France). Ces minutes révèlent, face à des juges qui mentent et qui trichent, le caractère fort et direct de Jeanne d’Arc, ainsi que ses attitudes courageuses, elle qui a été accusée d’avoir « vécu dans le dérèglement et dans la honte, au mépris de l’état qui convient au sexe féminin ».

Le spectacle est découpé en deux parties : la première partie condense les interrogatoires menés par Cauchon, l’évêque de Beauvais et l’Inquisiteur Jean Le Maître, entourés de théologiens et de religieux pour aboutir à l’acte d’abjuration qu’elle refuse de signer ; malgré les exhortations diverses, elle ne cède pas à ses accusateurs. La deuxième partie se concentre sur le réquisitoire de l’Université de Paris qui statue en dernier ressort. Jeanne faiblit et signe : s’en remettant à l’Église, elle renonce à porter des vêtements d’homme mais, apprenant qu’elle est condamnée à l’emprisonnement perpétuel, arrache le papier des mains de l’Inquisiteur, le déchire et se rétracte. Retombée dans les sentences d’excommunication, relapse et hérétique, considérée comme un membre pourri qui doit être rejeté de l’Église, Jeanne d’Arc est rendue à la justice des hommes, en l’occurrence aux anglais et le comte de Warwick l’envoie immédiatement au bûcher.

L’adaptation intègre par petites touches les moments forts de l’épopée de Jeanne d’Arc comme les déclarations de ses voix qui l’ont poussé à faire la guerre et à faire couronner le dauphin de France à Reims. Elle brosse le portrait de ceux qui sont les juges d’un procès truqué et qui manipulent les vérités pour arriver à leurs fins. Enfin, elle se concentre sur Jeanne en démontrant son intelligence, sa vivacité d’esprit, son courage, sa simplicité et ses fragilités.

Le texte va à l’essentiel, les réparties sont ciselées et parfois brutales. Dans les pierres séculaires des ruines de l’Abbaye de Villers-la-Ville, ce récit rejoint la rugosité du moyen âge et permet une mise en scène sobre, réaliste et austère. Une scénographie dépouillée mais néanmoins monumentale privilégie les matières brutes et les lumières sont apportées par les flammes des bougies, des braseros, des candélabres et bien sûr du bûcher.

LA METTEURE EN SCÈNE : HÉLÈNE THEUNISSEN

Elle a joué dans la plupart des théâtres francophones belges dont le Théâtre National, le Théâtre Royal du Parc, le Théâtre de Poche, le Théâtre Royal des Galeries, l’Atelier Théâtral de Louvain-la-Neuve, le Rideau de Bruxelles, le Théâtre Varia, le Théâtre des Martyrs, le Théâtre Le Public, mais aussi au K.V.S (Théâtre flamand de Bruxelles) et en France au Théâtre National de la Colline à Paris, au Théâtre du Nord à Lille, au Théâtre La Reine Blanche à Paris, et en Suisse à L’Oriental de Vevey.

Elle a travaillé sous la direction de nombreux metteurs en scène belges et étrangers ; entre autres Patrick Bonté, Lara Ceulemans, Robert Cordier, Pascal Crochet, André Debaar, Thierry Debroux, Bernard De Coster, Armand Delcampe, Christine Delmotte, Cédric Dorier, Jo Dua, Frédéric Dussenne, Eric De Staerke, Jean-Claude Drouot, Claude Etienne, Janine Godinas, Derek Golby, Gérald Marti, Franz Marijnen, Jorge Lavelli, Georges Lini, Ron Link, Stuart Seide, Daniel Scahaise, Philippe Sireuil, Walter Tillemans...

Elle a défendu plus d’une centaine de rôles dont les derniers sont Alice dans La Danse de Mort de Strindberg, Jocaste dans Frères ennemis de J. Racine, Philaminte dans Les Femmes savantes de Moliere, la Mère dans Danse Delhi de Viripaev, Marie dans Perfect Day de Genevieve Damas, Alice dans Le Mensonge de Florian Zeller, Elle dans Fallait pas le dire de Salomé Lelouch. 

Elle a aussi joué dans de nombreux téléfilms ou séries sous la direction de Catherine Corsini (Jeunesse sans Dieu), Gilles Behat (Des Kilos en trop), Denis Malleval (Le Poids d’un Secret), Julius Berg (La Forêt), Indra Sierra (Unité 42 Saison 1), Mathieu Mortelmans (Unité 42 Saison 2) …

Au cinéma, elle a tourné sous la direction de Pierre Grimblat (Lisa), Tom Geens (Le Menteur), Philippe Blasband (Maternelle), Nicolas Boukhrief (La Confession), Lukas Dhont (Girl et Close) …

Parmi ses dernières mises en scène, citons Le Fils de Florian Zeller, La Nostalgie des Blattes de Pierre Notte, Le Procès de Kafka, Le Songe d'une Nuit d'Été de Shakespeare, Les Murs murmurent de Babetida Sadjo, Promenade de Santé de Nicolas Bedos, Rien ne sert de courir de Jean de la Fontaine, Celle-là de Daniel Danis, Le Masque du Dragon de Philippe Blasband …

Une coproduction de DEL Diffusion Villers
en coproduction avec Shelter Prod, avec le soutien de taxshelter.be et ING, et du Tax Shelter du gouvernement fédéral de Belgique.

Avec le partenariat officiel de
LA UNE – VIVACITÉ – VW D’IETEREN FINANCE – DUVEL – LOTERIE NATIONALE – ORES – ABBAYE DE VILLERS – VISIT WALLONIA – TV COM – LE VIF – LE SOIR

Avec la collaboration de
RENT A CAR – DE CONINCK WINE & SPIRIT - CULLIGAN

Avec le concours de
La Fédération Wallonie Bruxelles
Le Commissariat général au Tourisme de la Wallonie – VISITWallonia
Le Brabant wallon
L’Abbaye de Villers
L’Administration communale de Villers-la-Ville
Le Syndicat d’Initiative
La Régie des Bâtiments
La Direction générale de l’Aménagement du Territoire, du Logement et du Patrimoine de la Wallonie

2024 - Le Procès de Jeanne d'Arc

Du 11 juillet au 10 août 2024
Prolongations jusqu’au 18 août 2024
28 représentations
19.600 spectateurs

D’après G.-B. SHAW et les minutes du procès
Mise en scène : HÉLÈNE THEUNISSEN

À Villers-la-Ville, la poignante Jeanne d'Arc de Laura Fautré.
Transcendée par les ruines de la célèbre abbaye, la comédienne, mise en scène par Hélène Theunissen, fait le procès du pouvoir qui corrompt les hommes. (...) L'instruction se fait à l'extérieur du chœur, tandis qu'en seconde partie, l'assistance migre vers la nef éventrée pour le procès proprement dit, qui condense l'acte VI de "Sainte Jeanne" de la pièce de George Bernard Shaw, et les minutes du vrai procès de 1431. Une expérience quasi mystique qui culmine, au cœur de la nuit, par un bûcher plus vrai que nature.
Xavier Flament, L'Echo, 3 août 2024

Lire la suite


2023 - Lucrèce Borgia

Du 13 juillet au 5 août 2023
Prolongations jusqu’au 13 août 2023
19 représentations
15.000 spectateurs

Un mélodrame de VICTOR HUGO
Mise en scène : EMMANUEL DEKONINCK

À Villers-la-Ville, « Lucrèce Borgia » fait couler le sang, le vin et les larmes
Jeu, chant lyrique et danse : E. Dekoninck propose une mise en scène percutante du drame de Victor Hugo. (…) Déchirée entre son amour pour Gennaro et la toute-puissance de son épouvantable famille, Lucrèce Borgia a trouvé en Catherine Conet sa maîtresse: présence scénique, interprétation, diction, la comédienne maîtrise son rôle avec aplomb, tout en laissant affleurer la part d’humanité et de fragilité du personnage. (…) Certaines émotions ne peuvent être contées par les mots. Emmanuel Dekoninck a ainsii confié le rôle de la Princesse Negroni, ôtes du dramatique banquet final, à une canteuse lyriques, Julie Prayez. L’effet est saisissant. Dans ce décor de ruines, sa voix, cristalline, transperce les pierres comme les cœurs. La nuit est à présent tombée sur l’Abbaye de Villers, magnifiée par les superbes éclairages de Cristian Sténuit.
Stéphanie Bocart, La Libre, 17 juillet 2023

Lire la suite

2022 - Roméo et Juliette

Du 12 juillet au 6 août 2022
Prolongations jusqu’au 13 août 2022
25 représentations
21.000 spectateurs

Une tragédie de WILLIAM SHAKESPEARE
Mise en scène : THIERRY DEBROUX

Par cette chaleur, le sang est échauffée
(…) On aime en remettant l’épée au fourreau, on dégaine, quand tout crie et que le désir appelle un tout autre fourreau pour une bien plus douce arme. Là est le génie de Shakespeare, dans cette tension qui enflamme et meurt dans le même instant. « Qu’il est joli l’assassin de mon cousin », aurait pu dire Juliette si le vers n’était déjà pris. Le dispositif scénique -plus West Side que Vérone- permet à la formidable équipe de comédiens de bondir et rebondir sur l’intrigue connue de tous, que l’on regarde pourtant, accrochés au destin qui tout à l’heure scellera l’amour à la mort. La chair n’est pas triste encore ; elle frémit, rayonne, souffre, exulte dans le jeu lumineux de Mathilde Daffe (dans le rôle de Juliette) et de son Roméo (incarné par Baptiste Blampain), prompt à aimer encore pour soigner une souffrance de jeune poulain. Ils sont épatants, justes, vrais, virevoltants, bouleversants. On dirait du Musset, c’est pourtant du Shakespeare, resserré ici, redistribué là pour donner à Madame Capulet (Anouchka Vingtier) un rôle un peu moins soumis à son bourgeois patriarcal (Thierry Janssen). « Allons sagement et doucement : trébuche qui court vite. » Que nenni, pas le moindre faux pas dans ce spectacle mené tambour battant, qui met le jeu au centre du terrain. On n’entend pas un moustique voler, la concentration du public est palpable. Non pas qu’on entende mal ; la diction est parfaite, toutes les nuances passent : l’humour et la désolation, l’ironie et l’arrogance, la sagesse et l’affection. (…)
Sophie Creuz, LEcho, 16 juillet 2022

Lire la suite


2021 - Le Petit Prince

Du 16 juillet au 8 août 2021
Prolongations jusqu’au 15 août 2021
29 représentations
12.000 spectateurs (jauge Covid)

D’après l’œuvre d’ANTOINE de SAINT-EXUPÉRY
Mise en scène : ALEXIS GOSLAIN

“Le Petit Prince”, de l’astéroïde B 612 à Villers-la-Ville
Entre poésie du texte de Saint-Exupéry et ingéniosité virtuelle, Patrick de Longrée propose un spectacle féerique. Pour son 35e spectacle théâtral de l’été au cœur du splendide site de l’abbaye de Villers-la-Ville, Patrick de Longrée, coproducteur et scénographe, est un peu sorti des sentiers battus : pas de pièce de cape et d’épée, de grand classique ou de tragédie, mais bien un spectacle intimiste, familial et onirique baigné d’une douceur pétillante : Le Petit Prince. En choisissant d’adapter cette œuvre indémodable d’Antoine de Saint-Exupéry (1943), Patrick de Longrée n’a pas pris de grands risques quant au texte – Le Petit Prince est l’ouvrage de littérature le plus vendu au monde –, dont la beauté et la poésie renvoient à nos souvenirs d’écolier et résonnent toujours avec autant d’acuité. Tout le défi résidait donc dans la manière de raconter ce récit et de le mettre en scène.
Si dans le livre de Saint-Exupéry l’histoire est contée en “je” par l’aviateur tombé en panne dans le désert, il rencontre un petit bonhomme aux cheveux couleur d’or venu d’une autre planète, l’astéroïde B 612 –, Patrick de Longrée a habilement retissé l’histoire en muant le Petit Prince en narrateur principal. Quant à la mise en scène, il l’a confiée à Alexis Goslain, qui connaît bien les rouages des spectacles en plein air de Villers-la-Ville. Ici, pas de grands effets, mais quelques propositions judicieuses qui dynamisent efficacement l’histoire.
(…) Duo complice, Damien De Dobbeleer (l’aviateur) et François Heuse (le Petit Prince) se glissent chacun dans leur personnage avec une touchante sincérité, sans jamais verser dans la mièvrerie.
Mention spéciale d’ailleurs à François Heuse, dont c’est le premier rôle-titre à Villers-la-Ville. Le jeune comédien porte le récit avec une formidable constance et justesse.
Ayant quitté sa petite planète (où vient d’éclore une rose jouée par Catherine Conet) pour visiter d’autres astéroïdes, le Petit Prince raconte son périple à l’aviateur au gré de ses rencontres avec une galerie d’habitants hauts en couleur. Grâce à un astucieux montage vidéo réalisé par Allan Beurms et Franck Villano, chaque personnage s’affiche sur un écran géant. Le Roi (Pascal Racan), le Vaniteux (Bruno Georis), le Buveur (Denis Carpentier), le Businessman (Éric de Staercke), l’Allumeur de réverbères (Camille Pistone) et le Géographe (Daniel Hanssens), chacune de ces apparitions est un vrai délice tant au niveau de l’interprétation que des superbes costumes, Stephen Shank et Maghet costumier. À cette ingéniosité du virtuel s’allie parfaitement l’authenticité du théâtre : attachantes marionnettes conçues par Anaëlle Impe, le Serpent et le Renard sont magnifiquement interprétés par Jordan Marty. De l’astéroïde B612 à Villers-la-Ville, Le Petit Prince ne cesse d’émerveiller, rappelant en ces temps houleux ô combien “on ne voit bien qu’avec le cœur, l’essentiel est invisible aux yeux”.
Stéphanie Bocart, La Libre, 22 juillet 2021

Lire la suite


2020 - Notre-Dame de Paris

Du 15 juillet au 16 août 2019
Prolongations jusqu’au 31 août 2019
28 représentations
5.000 spectateurs (petite jauge Covid-19)

Évocation par ÉRIC DE STAERCKE
D’après l’œuvre de VICTOR HUGO

Dans le secret de « Notre-Dame de Paris »
Rien à faire. Chaque été, quand l’abbaye de Villers-la-Ville accueille un nouveau spectacle, la magie du lieu opère et nous émerveille toujours autant. Cette année, la beauté du site s’apprécie d’autant plus qu’il est accessible à un nombre restreint de spectateurs, mesures sanitaires obligent. À la tombée de la nuit, bruits de cloches. Dans le choeur de l’église abbatiale entre un homme accoutré en troubadour. "Je me présente : Pierre Gringoire. Je suis le personnage principal de Notre-Dame de Paris", roman historique de Victor Hugo publié en 1831. "Je vais vous raconter cette histoire et rétablir quelques vérités…" Car cet homme, interprété par Éric De Staercke, est en réalité investi d’une mission : présenter une conférence sur Victor Hugo et son célèbre ouvrage. (…) Ce qui fait tout le sel de ce récit-"conférence", c’est qu’il est truffé d’anecdotes et de petits secrets sur la vie de Victor Hugo, qu’Éric De Staercke dévoile avec humour et délectation sur le ton de la confidence. On apprend ainsi que "Victor" était "un obsédé sexuel" accumulant les maîtresses ou qu’il n’avait pas 30 ans lorsqu’il écrivit son chef-d’oeuvre. Passionné et passionnant, Éric De Staercke emmène ainsi le public dans la petite et la grande histoire de Notre-Dame, sublimée par le décor enchanteur de Villers.
Stéphanie Bocart, La Libre, 17 juillet 2020

Lire la suite


2019 - Cyrano de Bergerac

Du 16 juillet au 10 août 2019
Prolongations jusqu’au 18 août 2019
24 représentations
20.000 spectateurs

Une comédie héroïque d’EDMOND ROSTAND
Mise en scène : THIERRY DEBROUX

Villers-la-Ville : à la fin de l’envoi, Cyrano nous touche
Dans un espace unique, servi par une très belle distribution emmenée par Bernard Yerlès, le héros de Rostand enflamme Villers et fait entendre son désarroi. (…) En choisissant de commencer par un court extrait du dernier acte, Thierry Debroux assume le côté sombre de la pièce d’Edmond Rostand. Le temps des illusions est passé. Roxane se morfond au couvent. Depuis 14 ans, Cyrano vient lui rendre visite pour être sa « gazette ». (…) En quelques minutes, la mise en scène de Thierry Debroux est passée de l’ombre à la lumière, de la mélancolie à l’agitation joyeuse. (…) Thierry Debroux ne néglige rien du côté vivant, bagarreur, provocateur de Cyrano et Bernard Yerlès le campe avec l’énergie et le panache qu’on peut en attendre. Le duel du premier acte est magistral, la tirade des nez est lancée avec toute la verve nécessaire, le siège d’Arras remarquablement stylisé, la présentation de la compagnie des Gascons devient un haka aussi drôle que puissant… On ne s’ennuie pas un instant. Mais c’est surtout dans l’autre facette du personnage et de la pièce que le duo Debroux-Yerlès excelle. Le comédien est magnifique lorsqu’il s’enflamme pour sa belle. La scène où il peut enfin, à la faveur de la nuit, parler directement à Roxane en se faisant passer pour Christian est bouleversante. Interprétant le jeune homme, Damien de Dobbeleer évite le côté bellâtre, faisant ressortir toute la détresse de son personnage qui comprend petit à petit que la beauté ne lui suffira pas à être aimé. Anouchka Vingtier est une Roxane pleine de vie dont la détresse face à la perte de son amour n’en est que plus émouvante.
Jean-Marie Wynants, Le Soir, 25 juillet 2019

Lire la suite


2018 - Caligula

Du 17 juillet au 11 août 2018
20 représentations
16.000 spectateurs

Une pièce d’ALBERT CAMUS
Mise en scène : GEORGES LINI

Le bûcher des vanités
Dans un espace unique, servi par une très belle distribution emmenée par Bernard Yerlès, le héros de Rostand enflamme Villers et fait entendre son désarroi. (…) La mise en scène de Georges Lini nous interpelle sans détour. (…) Itsik Elbaz irradie d’un soleil noir ce Caligula douloureusement atteint par sa démesure et sa lucidité. Sa haute idée de l’homme et sa logique mortifère ne rencontrent que mollesse, faux-semblants, courbettes et lâchetés. L’apparente nonchalance du surmâle est chez lui habitée par la peur, non pas que l’on arrête mais qu’on le laisse faire. Incandescent, Itsik Elbaz est un Caligula d’une perversité familière, un serial killer intelligent, bouleversant qui espère trouver en Scipion l’exigence de beauté et en Cherea le miroir de son indécence. Il ne rend pas la tyrannie sympathique mais la démocratie laide quand elle s’avilit. Les riffs d’une tristesse pénétrante de la guitare de François Sauveur sous-tendent la mise en scène serrée, le jeu impeccable, clair, sans effet, qui ose le grotesque de la condescendance et laisse entendre un texte d’une complexité éclairante. (…)
Sophie Creuz, L’Echo, 27 juillet 2018

Lire la suite


2017 - Le Capitaine Fracasse

Du 11 juillet au 5 août 2017
19 représentations
16.500 spectateurs

d’après le roman de THÉOPHILE GAUTIER
Adaptation : PATRICK de LONGRÉE
Mise en scène : ALEXIS GOSLAIN

Un théâtre de panache et d’aventure
(…) Ces deux heures trente d’aventures, Alexis Goslain en fait une ode gourmande au théâtre de tréteaux , truffant sa mise en scène d’allusions comiques, de galipettes physiques, de plaisanteries mélodramatiques. Sans se prendre au sérieux, la pièce souligne au contraire la gaieté de l’intrigue, enchaînant les gags ou les joies ludiques du théâtre dans le théâtre. Plus qu’une histoire de cape et d’épée, Le Capitaine Fracasse devient une sorte de fête, célébrant une bande de comédiens devenus aventuriers. Même l’adaptation de Patrick de Longrée s’autorise de plaisantes libertés, comme celle d’insérer un subtil clin d’œil à Cyrano de Bergerac pendant le duel central, qui déplace tout le public dans la nef de l’abbaye. A ce jeu, toute la troupe s’amuse follement, emmenée par un Julien Vargas d’une souplesse fringante en Capitaine Fracasse. (…) On y chante, on se cache derrière des masques, on joue de l’épée avec panache, on y fait des œillades à Molière, bref, on se gargarise d’un théâtre fait main, qui sent bon la ficelle et la toile. (…)
Catherine Makereel, Le Soir, 14 juillet 2017

Lire la suite


2016 - Amadeus

Du 13 juillet au 6 août 2016
Prolongations jusqu’au 14 août 2016
25 représentations
23.000 spectateurs

Une pièce de PETER SHAFFER
Adaptation : PATRICK de LONGRÉE
Mise en scène : ALEXIS GOSLAIN

Le génie de Wolfgang Amadeus Mozart sublimé
(…) Une pièce passionnante et moderne qui attire les foules : avant même le début des représentations, le spectacle affichait complet pour dix soirs et a été prolongé pour cinq dates supplémentaires. Au total, ce sont plus de 20.000 personnes qui sont attendues dans la petite ville du Brabant wallon. (…) En guise de maître de cérémonie, Didier Colfs, qui incarne magistralement Salieri, ce personnage mordu par la jalousie. A coups de regards malicieux et de phrases assassines, il mène la pièce de main de maître. Le ton est piquant, diablement moderne et toujours aussi rafraîchissant. Et c’est sans doute ce qui fait la force de cette pièce ; Sublimée ici par un décor grandiose, elle emmène le spectateur dans un autre monde. Un décor d’ailleurs novateur : pour habiller les façades de l’abbaye, un décor inédit réalisé grâce à un mapping 3D a été mis en place par Thierry Bosquet. (…) C’est Denis Carpentier qui interprète avec fougue l’intrépide Wolfgang, petit coquin surdoué ne connaissant pas vraiment les bonnes manières et flirtant souvent avec l’insupportable. (…)
Gaëlle Moury, Le Soir, 18 juillet 2016

Lire la suite


2015 - Le Malade imaginaire

Du 14 juillet au 8 août 2015
19 représentations
15.500 spectateurs

Une comédie de MOLIÈRE
Mise en scène : PATRICE MINCKE
Scénographie : PATRICK de LONGRÉE

“Le Malade imaginaire” en cure à Villers-la-Ville
… La pièce nous sert un Argan (Michel Kacenelenbogen) comiquement obnubilé par les lubies de ses entrailles, une Béline (Bénédicte Chabot) subtillement fielleuse. Anne Sylvain est une époustoufflante Toinette, à la fois pivot et ouragan de cette histoire. Maroine Amimi est hilarant en Diafoirus fils, jeune médecin autiste et pur rejeton de ces prétendus savants qui cachent le vide de leurs connaissances pratiques sous un vernis de latin. Mais, à ce jeu, c’est tout de même David Leclercq qui remporte le pompon, dans une brève mais virevoltante envolée de Purgon, médecin golfeur prophétisant ses malédictions comme un Tirésias acide. Mélodrame décalé qui booste les globules blancs de notre Malade imaginaire.
Le Soir

Lire la suite


2014 - Pinocchio

Du 15 juillet au 9 août 2014
18 représentations
15.000 spectateurs

Mise en scène : STEPHEN SHANK
D’après le récit de CARLO COLLODI
Adaptation : PATRICK de LONGRÉE

Un spectacle enfants admis, et ravis, qui ne doit rien au père Disney
… Du bon « vieux » théâtre, avec tous les ingrédients des tréteaux, masques et costumes griffés Thierry Bosquet, accessoires de carton, les plus simples donc les plus ouverts (Eugénie Obolensky). Il sont 12 comédiens qui croquent leur 70 personnages sur le vif, les rhabillent et les déshabillent au fil des rôles. Ils s’approprient l’espace en se déployant ou s’agglutinant, formant un chœur (en bleu de travail) qui apparaît et s’évanouit par magie, jonglant avec des trappes, s’étageant sur des pentes… (décors de Patrick de Longrée)… Le lumière de Christian Stenuit assume la magie du lieu, l’habille de projections, lui donne des ombres lunaires, des éclats de feu. La musique choisie par Stephen Shank, orchestrée et mise en ondes par Laurent Beumier, un as du décor sonore, mixte Aznavour, Sinatra, Presley, Nino Rota, Queen, Gershwin et bien d’autres encore, entre cinéma, chanson, opéra, une musique généreuse qui prend en relais le non-dit, les ambiances, les transitions et donne un petit air de comédie musicale à Pinocchio, d’autant que la danse chorale y même ses entrechats. Parmi ces bateleurs de l’abbaye, une étoile, une de ces apparitions dont on se dit que c’est lui et personne d’autre : Maroine Amimi, déjà fêté au Prix de la Critique. Il est pantin de bois, il devient sale gosse, qui n’en fait qu’à sa tête, tendre, cruel, paresseux, qui tire plus d’une fois sur les moustaches de la mort et s’incarne enfin, non sans une pointe de regret, en « un petit garçon comme il faut » …
Le Soir

Lire la suite


2013 - Frankenstein

Du 11 juillet au 10 août 2013
22 représentations
16.000 spectateurs

Une pièce de STEFANO MASSINI
D’après le roman de MARY SHELLEY
Traduction : PIETRO PIZZUTI
Mise en scène : EMMANUEL DEKONINCK

La solitude de Frankenstein hante l’abbaye de Villers-la-Ville
Dans les ruines de Villers, Olivier Massart transgresse la vie et la mort. Son fantôme écorché nous apostrophe sur les origines de l’homme. La créature du Docteur Frankenstein blasphème sur les contradictions entre la science et la loi de Dieu. Elle nous abîme dans l’horreur de la solitude. Patrick de Longrée et Rinus Vanelslander ont choisi le site de l’ancienne abbaye cistercienne pour craquer l’étincelle de la vie. Cette adaptation de « Frankenstein » laisse jouer le metteur en scène, Emmanuel Dekoninck, avec le feu du ciel du mythe prométhéen. (…) Fantasmagorique, Olivier Massart pleure dans un frisson d’émotion brute toute la souffrance du corps et de l’esprit. (…) Le final touche au sublime avec le sacrifioce d’Elisabeth, incarnée par Claire Tefnin, délicieusement fragile, et vidée de son sang sur la table des noces de Frankenstein. Les étoiles peuvent aller se coucher.
LE SOIR

Lire la suite


2012 - Don Camillo

du 10 juillet au 11 août 2012
Prolongations du 14 au 18 août 2012
29 représentations
18.000 spectateurs

Adaptation de PATRICK de LONGRÉE
d'après l'œuvre de GIOVANNI GUARESCHI
Mise en scène : JEAN-CLAUDE IDÉE

"Quelle surprise de voir ce crucifix grandeur nature se mettre soudain à parler. On ne regardera plus jamais un crucifix de la même façon."
LE SOIR

"Une joute pleine d'espièglerie entre un curé et un maire communiste. De magnifiques moments... Une belle réussite."
L'AVENIR

"Le gigantisme est bel et bien présent. Par les éclairages fabuleux (grande réussite) et par les décors: de larges marches de faux marbres, une stature de la vierge et un autel blanc entouré de colonnes. On s'y croirait."
LA DERNIERE HEURE

"Jésus fait partie du spectacle. Une véritable performance, tant on se demande comment le comédien Gauthier Jansen arrive à rester à ce point de marbre. La seconde réjouissance est due au jeu des deux acteurs principaux: Pascal Racan et Armand Delcampe. Humains, ironiques, fougueux..."
MOUSTIQUE

"Une histoire qui a tout pour fonctionner puisqu'elle raconte l'histoire des gens, et même, leur donne à penser que Dieu n'est pas ignorant de ce qui fait leur quotidien."
LA LIBRE

Lire la suite


2011 - Le nom de la Rose

Du 13 juillet au 13 août 2011
Prolongations jusqu’au 20 août 2011
29 représentations
25.000 spectateurs

Adaptation de PATRICK de LONGRÉE
d’après le roman d’UMBERTO ECO
Mise en scène : STEPHEN SHANK

“Le Nom de la Rose” en lettres de feu
(...) On saluera ici la perspicacité de l’adaptation qui a cherché l’équilibre et la complémentarité entre la teneur philosophique et les ressorts narratifs, entre la pensée et l’action. Il y a là un plus par rapport au film d’Annaud. (...) Centrée sur la lisibilité du suspense et du débat d’idées à travers le jeu des acteurs, la mise en scène de Stephen Shank retrouve au troisième tableau la beauté poignante qu’il avait fait régner dans ses précédentes réalisations à Villers. Dans le labyrinthe très ingénieusement rendu par la scénographie de Patrick de Longrée, Guillaume affronte le terrible bibliothécaire aveugle Jorge de Burgos, campé par un Yves Claessens grimé et méconnaissable, exsudant une haine dévote du corps et de l’humanité. Magistrale, l’interprétation de Pascal Racan soulève le spectateur. (...) Le spectacle se conclut en apothéose par une pyrotechnie virtuose d’Olivier de Laveleye qui met littéralement le feu de l’enfer aux ruines.
Philip Tirard, La Libre belgique, 18 juillet 2011

Lire la suite


2010 - MILADY

Du 14 juillet au 7 août 2010
Prolongations du 10 au 14 août 2010
23 représentations
22.000 spectateurs

Adaptation d’ÉRIC-EMMANUEL SCHMITT
d’après “Les Trois Mousquetaires” d’ALEXANDRE DUMAS
Mise en scène : PASCAL RACAN

“Milady”, seule contre tous
Le spectacle “Milady”, présenté en première vendredi soir dans les ruines de l’abbaye de Villers-la-Ville, répond en tous points aux déclaration d’intention de ses organisateurs. Prenez un chef d’œuvre romanesque (“Les Trois Mousquetaires” d’Alexandre Dumas), compilez toute l’information disponible sur un personnage secondaire capital (Milady) et réécrivez l’histoire en dialogues théâtraux autour d’elle. Pari tenu et gagné pour Eric-Emmanuel Schmitt -auteur dont le succès populaire lui vaut, comme à Dumas, la méfiance des lettrés- qui signe une partition originale en restituant les principaux épisodes de l’action (...) Ses dialogues sont vifs et bien menés et, surtout, il va droit aux émotions fortes. Et celles-ci ne manquent pas dans le terrible destin de Milady! A telle enseigne qu’on a senti Natacha Amal, flamboyante et vibrante à travers toute la représentation, flancher au moment des saluts, comme submergée par la puissance des sentiments. C’est qu’elle incarne la figure du mal, immolée au final par les adversaires qu’elle a levés contre sa personne dans sa quête folle d’une revanche sur la vie et les hommes. A la mise en scène, Pascal Racan a réglé tout cela sans chichis, soulignant fermement les moments clés dans un souci de lisibilité immédiate. (...) Somptueux et innombrables (une douzaine de robes pour la seule Milady), les costumes de Thierry Bosquet jouent même d’autodérision quand Richelieu manipule avec des airs avantageux la traîne démesurée de sa soutane fellinienne.
Philip Tirard, La Libre Belgique, 19 juillet 2010

Lire la suite


2009 - L'AVARE

Du 14 juillet au 9 août 2009
20 représentations
20.000 spectateurs

Une comédie de Molière
Mise en scène : Gildas Bourdet

Généreux “Avare” à Villers(...)
La mise en scène de Gildas Bourdet s’est coulée dans le chef-d’œuvre, sans chercher l’originalité débraillée mais avec une légère fantaisie dans le jeu et les costumes. Froufroutant, ceux-ci se déclinent en noir et blanc, dans des nuances grises qui en font un Avare vif-argent. Le décor est simple: un coffre géant trône sur la scène. Des portes sur ses côtés permettent le va-et-vient des comédiens, le tout s’ouvre quand Harpagon se fait voler sa cassette pour finalement déborder des écus du maladif épargnant dans un “happy end” moqueur. Sans en faire trop, Michel Poncelet se dépense copieusement dans le rôle de l’Avare, déterminé à épouser Marianne, dont son fils Cléante est amoureux. Souple dans sa dégaine de vieillard rebutant, irrésistible dans les excentricités de son vices, Michel Poncelet –que les habitués du Théâtre des Galeries connaissant bien- manie joliment la ruse sèche de son personnage. Une autre vis comica lui fait face: Marie-Paule Kumps arrache l’hilarité du public (900 spectateurs tout de même) dans le rôle de Frosine, l’entremetteuse, manipulatrice au bon cœur. On ne peut citer chacun des dix comédiens. Pointons toutefois Gérald Wauthia, qui prend plaisir à l’ouvrage, jouant le cocher et le cuisinier avec une truculence contagieuse. Avec cet Avare plaisant, Del Diffusion, organisateur de l’événement, a réussi le pari de monter une pièce intimiste au cœur des imposantes pierres de l’abbaye.
Catherine Makereel, Le Soir, 17 juillet 2009

Lire la suite


2008 - LE BOSSU

Du 11 juillet au 10 août
21 représentations
20.000 spectateurs

D’après l'œuvre de Paul Féval
Adaptation inédite de Éric-Emmanuel Schmitt

Un bien vivant Bossu
(...) A Villers-la-Ville, l'adaptation du roman de Paul Féval porte la signature d'Eric-Emmanuel Schmitt. Le décor est féerique, évidemment. Et une scénographie simple permet que la quasi-totalité du spectacle soit jouée au même endroit. Le public fait uniquement un aller-retour "dans une petite maison parisienne" juste avant l'entracte. Avant de revenir à la scène principale pour le dénouement. Si Le Bossu ne surprend pas par son intrigue, il plaît toutefois par sa vivacité. Le duo formé par Passepoil (Michel Poncelet) et Cocardasse (Gérald Wauthia) apporte ce qu'il faut d'humour à la pièce. Aurore de Nevers, interprétée par Stéphanie Van Vyve, y ajoute de la fraîcheur. tandis que les combats de cape et d'épée sont savamment orchestrés et menés ardemment par Lagardère (Philippe Résimont, remplacé après une méchante chute survenue après deux représentations par Michelangelo Marchese). On notera également les lumières de Christian Sténuit, qui nous offre une ambiance flamboyante et impressionnante dans la seconde partie du spectacle. Samedi soir, le tonnerre n'a été que d'applaudissements. (...)
Adrienne Nizet, Le Soir, 14 juillet 2008

Lire la suite


2007 - DRACULA

Du 17 juillet au 12 août 2007
20 représentations
18.000 spectateurs

D'après le roman de Bram Stoker

L'Abbaye sous le joug d'un grand saigneur
(...) Avec sa majesté, ses grandes pierres froides et ses courants d'air, l'abbaye évoque sans mal le château de Dracula, sinistre nid d'aigle perché au sommet des Carpates. (...) Parfois, l'hémoglobine qui perle au coin de la bouche de Lucy, la première victime, ou les cheveux dressés sur la tête des trois femmes vampires, plus punk que démoniaques, penchent plutôt vers le grotesque que l'épouvante, mais l'ensemble réussit un bon dosage entre théâtre romanesque et diverstissement sons et lumières. (...) Dans la peau du suceur de sang, Claudio Dos Santos affiche une distance pleine de sang-froid dans le jeu, mêlée plus tard aux cascades et aux attaques d'un caractère au sang chaud. Face à lui, Nicolas Buysse transpire subtilement l'angoisse du clerc de notaire Harker, qui découvre peu à peu la véritable nature de son hôte. Le public suit le jeune homme sur les traces du vampire à travers l'abbaye, à la rencontre du professeur Van Helsing (le toujours formidable Pascal Racan), de Lucy (Anouchka Vingtier, candide à souhait) ou encore de Renfield (le survolté et excellent Yves Degen), fou à lier détenteur de secrets. L'œuvre de Bram Stoker est ici largement raccourcie mais recèle tous les ingrédients vampiriques pour en faire frémir ou rire, petits et grands. Pas de quoi en faire des cauchemars la nuit mais on avouera tout de même qu'à minuit, à l'heure où le spectacle finit et où la lune réveille les morts, on ne se serait pour rien au monde attardée dans les ruines de l'abbaye.
Catherine Makereel, Le Soir, 20 juillet 2007

Lire la suite


2006 - LA BALADE DU GRAND MACABRE

Du 11 juillet au 5 août 2006
19 représentations
15.000 spectateurs

L'Abbaye sous le joug d'un grand saigneur
(...) Avec sa majesté, ses grandes pierres froides et ses courants d'air, l'abbaye évoque sans mal le château de Dracula, sinistre nid d'aigle perché au sommet des Carpates. (...) Parfois, l'hémoglobine qui perle au coin de la bouche de Lucy, la première victime, ou les cheveux dressés sur la tête des trois femmes vampires, plus punk que démoniaques, penchent plutôt vers le grotesque que l'épouvante, mais l'ensemble réussit un bon dosage entre théâtre romanesque et diverstissement sons et lumières. (...) Dans la peau du suceur de sang, Claudio Dos Santos affiche une distance pleine de sang-froid dans le jeu, mêlée plus tard aux cascades et aux attaques d'un caractère au sang chaud. Face à lui, Nicolas Buysse transpire subtilement l'angoisse du clerc de notaire Harker, qui découvre peu à peu la véritable nature de son hôte. Le public suit le jeune homme sur les traces du vampire à travers l'abbaye, à la rencontre du professeur Van Helsing (le toujours formidable Pascal Racan), de Lucy (Anouchka Vingtier, candide à souhait) ou encore de Renfield (le survolté et excellent Yves Degen), fou à lier détenteur de secrets. L'œuvre de Bram Stoker est ici largement raccourcie mais recèle tous les ingrédients vampiriques pour en faire frémir ou rire, petits et grands. Pas de quoi en faire des cauchemars la nuit mais on avouera tout de même qu'à minuit, à l'heure où le spectacle finit et où la lune réveille les morts, on ne se serait pour rien au monde attardée dans les ruines de l'abbaye.
Catherine Makereel, Le Soir, 20 juillet 2007

Lire la suite


2005 - SALOMÉ

Du 14 juillet au 12 août 2005
21 représentations
18.000 spectateurs

(…) Richard Kalisz a choisi la nef de l’abbatiale pour la célèbre danse des sept voiles. Les murailles sont couvertes d’inscriptions bibliques en hébreu, en latin et en grec. Projetées par rayon laser, elles se détachent avec une netteté surréelle. La danse de Fatou Traoré, réglée par Claudio Bernardo, s’avère sauvage, agressive, athlétique, mais elle n’est ni sensuelle ni lascive: c’est un rituel païen tout en extériorité. On soulignera la qualité et la prégnance de la musique et des chants exécutés par Malik Choukrane, Grégory Duret et Laurent Taquin. Ils contribuent à installer l’atmosphère d’archaïsme et de surnaturel voulue par le metteur en scène. On songe à leur prestation chorale en prélude au saisissant tableau final : debout dans les hautes herbes, sous les arbres violemment éclairés, ils nous font sortir du temps et de l’espace, pour rejoindre cette " beauté sombre de l’Apocalypse " qu’est Salomé aux yeux de Pierre Loti.
Bilan contrasté, donc, mais globalement positif, pour cette production qui parvient à faire revivre la Palestine au temps des origines du christianisme. Et nous livre cette terrible sentence qui aura plané sur toute l’œuvre et la vie d’Oscar Wilde: on finit toujours par tuer ce qu’on aime.
Philip Tirard, La Libre Belgique, 18 juillet 2005

Lire la suite


2004 - JÉSUS-CHRIST SUPERSTAR

Du 6 juillet au 15 août 2004
29 représentations
23.000 spectateurs

Le miracle s'est accompli. Résultat ? Un divertissement populaire qui ne succombe pas aux effets de mode et plaira au travers des tranches d'âge. Qui plus est, le public se retrouve plongé dans l'intemporel. Musicalement, il y a de tout : du rock, des ballades, de la pop, du folk et bien d'autres choses encore. Les costumes aussi mélangent les époques et les genres (.). Choc visuel garanti, kitsch inclus. Quant Judas ou Jésus apparaissent en contre-jour, avec éclairage rouge et fumigènes, on se retrouve au cinéma dans un thriller ! Avant de filer en boîte sous une énorme boule à facettes.
Didier Stiers, Le Soir, 10 juillet 2004

Ils ont bien fait de le ressusciter. Le chef d'ouvre d'Andrew Lloyd Webber et Tim Rice donne l'impression de n'avoir pas pris une ride dans cette version à la fois moderne et intemporelle. (...) Dans ce décor évoluent des silhouettes qui ont emprunté la machine à remonter le temps sans s'arrêter toutes à la même époque.

A. Bilteryst, Vers l'Avenir, 12 juillet 2004

Un splendide "Jésus-Christ Superstar" à l'abbaye. A ouvre exceptionnelle, production exceptionnelle, ce sont près de 30 acteurs-chanteurs et danseurs qui sont sur scène. Une distribution difficile, puisque si la priorité est donnée à la voix, les artistes sont aussi d'excellents comédiens et ont le physique de l'emploi.
C. de Froidmont, La Nouvelle Gazette, 10 juillet 2004

Lire la suite


2003 - MACBETH

Du 10 juillet au 16 août 2003
28 représentations
24 000 spectateurs

Un beau et tragique Macbeth à Villers
L'action rebondit constamment. D'une grande qualité, la distribution enlève les scènes au pas de charge. Les éclairages sont souvent raffinés, avec, parfois, des verts et des mauves peut-être un peu trop fluorescents. Les costumes de Corinne de Laveleye sont une belle réussite, due à des couleurs, des lignes et des tissus qui transfigurent les kilts indispensables à la poésie de l'Ecosse. Tous les talents réunis du monde ne suffiraient pas à compenser l'absence de comédiens exceptionnels pour le couple démoniaque des Macbeth. On les a trouvés, et ils enflamment les tréteaux de Villers. Damien Gillard aborde ici son premier grand rôle du répertoire, avec une générosité, une vibration intérieure, une diction parfaite, un physique souple et viril. (.) Catherine Conet, douce et dure, amoureuse, cruelle, sensuelle, dominatrice, joue à merveille de toutes les facettes de son personnage et de son grand talent ? En génie du mal, elle tient le spectateur sous sa coupe et sous le charme jusqu'au moment où, femme épuisée et vaincue, elle réalise que tous les parfums de l'Arabie ne pourront effacer le sang de ses mains, et se donne la mort. (.) Bref, un grand Shakespeare, monté et joué avec force et beauté.
Jacques Franck, La Libre Belgique, 15 juillet 2003

Lire la suite


2002 - LES MISÉRABLES

Du 11 juillet au 17 août 2002
Prolongations du 20 au 24 août 2002
32 représentations
30.000 spectateurs

Jean Valjean, émouvant solitaire
... Pascal Racan impose un Valjean solitaire, force de la nature, dont il montre les souffrances. Il émeut, à la fin, en héros fatigué, en père chagriné par les épousailles de Cosette. Autre bloc, Olivier Massrt nourrit, en Javert, une inflexibilité coupante. Fantine et Cosette, Isabelle Defossé s'abstient de facilités mélodramatiques pour s'attacher à l'humanité et à la grâce. France Bastoen balance entre la gouaille et l'amour déçu. Quant aux Thénardier, Michel Guillou s'amuse en crapule finie aux côtés de Martine Willequet, teigne et vulgaire à souhait. En Marius, Itsik Elbaz éprouve l'absolu des sentiments révolutionnaires et amoureux. Carine Sombreuil, Yves Degen, Laurent D'Elia, Olivier Charlet, Eric Breton le Veel, Noémi tiberghien, Françoise Oriane, Déborah Rouach, Sylvie Perederejew. complètent cette foisonnante distribution...
Janine Dath, Le Soir, 15 juillet 2002

Lire la suite


2001 - LA REINE MARGOT

Du 17 juillet au 18 août 2001
Prolongations du 21 au 24 août 2001
29 représentations
25 500 spectateurs

"Margot" rouge et noire
Dans les ruines superbement éclairées de Villers-la-Ville, une troupe virevoltante ressuscite La Reine Margot d'Alexandre Dumas pour un public heureux, qui a pour elle les yeux de l'enfance et le cour de ceux qui aiment aimer, trembler, admirer, rêver... Shank multiplie les épisodes dans une fresque à la fois populaire et d'une beauté à couper le souffle, qui fait penser aux plus galvanisants des opéras de Verdi. Pour soutenir l'action, il a tablé sur une présence physique forte des comédiens et sur la grandeur du souffle qui doit faire résonner les ruines de la vivacité des mouvements et de l'éclat des voix...
Jacques Franck, La Libre Belgique, 24 juillet 2001

Lire la suite


2000 - THYL ULENSPIEGEL

Du 18 juillet au 12 août 2000
Prolongations les 18 et 19 août 2000
21 représentations
21 000 spectateurs

"Thyl" conquiert une nouvelle vie dans les ruines
L'épopée théâtrale des ruines de Villers-la-Ville se renouvelle de plus belle avec Thyl Ulenspiegel. Le bilinguisme élevé au rang de l'art...
Michaël Chalklin, Le Soir, 12 juillet 2000

Comme du papier à musique!
Trois heures d'un spectacle riche en couleurs et en émotions et en voix... Thyl Ulenspiegel a réussi à faire vibrer les vieux murs de l'abbaye... Le roman de Charles De Coster trouve une nouvelle dimension dans cette création essentiellement basée sur le chant. Les partitions sont l'ouvre d'Isabelle Rigaux. Ces chants font partie intégrante de la Légende de Thyl Ulenspiegel, ils expriment tour à tour la lutte du peuple, la fête ou l'amour. Ajoutez à cela une mise en scène dynamique et originale de Michel Guillou et une acoustique irréprochable, et vous avez le spectacle de l'été qui ravira les jeunes et les moins jeunes.
Ariane Bilteryst, Vers l'Avenir, 22-23 juillet 2000

Lire la suite


1999 - DOM JUAN

Du 19 juillet au 27 août 1999
27 représentations
25 000 spectateurs

"Dom Juan" lance un éternel défi au Ciel
... Pour sa première mise en scène à Villers-la-Ville, Armand Delcampe -fin connaisseur du théâtre en plein air- a choisi le rapport proche avec le public, le dépouillement intelligent de la scénographie pour laisser parler les impressionnantes ruines de l'abbaye. Eclairée de grands bougeoirs, l'abbatiale devient la surprenante tombe du Commandeur et se prête à merveille aux tons surnaturels de l'aventure. Quant à Thierry Bosquet, il a imaginé des costumes tantôt chatoyants tantôt misérables, selon le monde auquel les personnages appartiennent. Mais la mise en scène limpide et lumineuse d'Armand Delcampe ne posséderait pas cette assise si les comédiens ne payaient pas de leur talent...
Christelle Prouvost, Le Soir, 24 juillet 1999

Lire la suite


1998 - IMAGES DE LA VIE DE SAINT FRANÇOIS D'ASSISE

Du 15 juillet au 19 août 1996
24 représentations
20.500 spectateurs

Pietro Pizzuti, un inoubliable "Poverello" dans les ruines de Villers-la-Ville.
Fameux pari, en vérité, que celui de DEL Diffusion cette année pour Villers-la-Ville... Pari tenu, si on en juge à la beauté du spectacle et à l'ovation debout dont l'a gratifié le public de la première... Formé en partie à l'école américaine, Stephen Shank va droit au but, dans une esthétique populaire...
Philip Tirard, La Libre Belgique, 18 juillet 1998

Les images fortes d'un spectacle très applaudi.
La sauce a pris. Ce n'était pas gagné d'avance, avec l'écriture foisonnante de Ghelderode. Images de la Vie de Saint François d'Assise réussit à émouvoir et à en mettre plein la vue, dans des ruines superbement mises en valeur.
Didier Catteau, Vers l'Avenir, 18 juillet 1998

Lire la suite


1997 - ANGELO TYRAN DE PADOUE

Du 16 juillet au 9 août 1997
Prolongations du 12 au 16 août 1997
22 représentations
20 000 spectateurs

"Angelo" trouve à Villers-la-Ville un cadre à sa démesure
Comme si Victor Hugo avait écrit sa pièce pour la Bir: elle y est magnifique dans un drame de puissance et de fragilité...
Monique Verdussen, La Libre Belgique, 22 juillet 1997

Un divertissement retentissant, à la sauce mélodramatique
... Jacqueline Bir prête humour et superbe à La Tisbé. Elle laisse sa voix de tragédienne ricocher sur les ruines et habiter l'espace. Gérald Marti lui répond dans la même gamme de ton. Duel d'une actrice et d'un tyran. Face à face de deux grands.
Pascale Haubruge, Le Soir, 22 juillet 1997

Lire la suite


1996 - BARABBAS

Du 16 juillet au 23 août 1996
26 représentations
20.500 spectateurs

Retour d'un héros dans les ruines
A la fois mystique et populaire, cette Passion d'un genre marginal trouve dans le site de l'abbaye de Villers-la-Ville un juste lieu d'exploitation... Michel Poncelet porte sur ses larges et imposantes épaules ce rôle impressionnant... Spectacle à grande échelle, Barabbas s'impose comme un mastodonte de fer au centre duquel crie un humain révolté.
Pascale Haubruge, Le Soir, 19 juillet 1996

Lire la suite


1995 - HAMLET

du 19 juillet au 12!août 1995
prolongations du 16 au 26 août 1995
25 représentations
24.000 spectateurs

A Elseneur, c'est-à-dire comme chez soi
Entre Spielberg et les Elisabéthains, le metteur en scène ne voit pas où serait la contradiction. On ne peut pas lui donner tort... S'il est une constance que mène depuis des années maintenant Dominique Haumont, avec l'adhésion du public d'une part et d'une partie de la critique, c'est le souci premier de concilier les trésors du répertoire dramatique avec les nouveaux codes du spectacle contemporain... un pied dans le patrimoine, un autre dans l'air du temps.
Jacques De Decker, Le Soir, 22-23 juillet 1995

Lire la suite


1994 - LA BELLE AU BOIS DORMANT

du 20 juillet au 13 août 1994
Prolongations du 16 au 28 août 1994
27 représentations
23.000 spectateurs

La toute "Belle au Bois dormant"
Quel beau parti que celui-ci: beau, intelligent, léger, convivial... C'est à une véritable fête que nous convie La Belle au Bois dormant, doublée d'un remarquable travail d'auteurs et de metteur en scène, sans parler du jeu des acteurs, de la mise en lumières et des sons. Du "top niveau" qui a réussi à gommer l'effort (considérable), la sueur (abondante) et le défi (véritable) pour ne garder que l'esprit d'enfance, le talent et la générosité...
Sophie Creuz, L'Echo, 28 juillet 1994

Lire la suite


1993 - FAUST

du 14 juillet au 14 août 1993
prolongations du 19 au 21 août 1993
25 représentations
20.000 spectateurs

Le pacte entre le cadre et l'oeuvre
... Rarement un mythe se sera aussi bien inscrit dans le site, comme s'il n'avait jamais cessé de le hanter... A chaque fois, le spectacle adopte le rythme que le fragment impose, mais en conservant une unité générale: c'est qu'il est porté de bout en bout par un engagement énorme des acteurs, que leur apport est tel qu'à aucun moment on ne rompt avec l'échelle humaine...
Jacques De Decker, Le Soir, 17 juillet 1993

Lire la suite


1992 - ATHALIE

du 22 juillet au 15 août 1992
17 représentations
17.000 spectateurs

"Athalie", magistral oratorio pour la tolérance
Villers-la-Ville a un spectacle à la mesure de sa beauté. Frédéric Dussenne, Manuel Couvreur et leurs interprètes nous donnent un tout grand spectacle de qualité universelle... Ce spectacle sur la discorde atavique est porté d'une seule et même voix par la ferveur, le don exceptionnel de toute une équipe, qui a su trouver le ton juste pour nous faire vibrer à l'art, à l'humain, au partage de quelques heures légères et graves à la fois, dédiées à notre monde et à nos dieux également déboussolés...
Sophie Creuz, L'Echo, 24 juillet 1992

Lire la suite


1991 - QUASIMODO

du 17 juillet au 17 août 1991
prolongations du 21 au 30 août 1991
31 représentations
24.000 spectateurs

"Quasimodo" séduit Villers-la-Ville
...Alain Brunard, qui signe la mise en scène de Quasimodo, a incontestablement réussi à intégrer son premier travail théâtral dans les ruines cisterciennes. Le choix des trois lieux scéniques correspond judicieusement à la progression de l'action dont l'intensité dramatique trouve son point d'orgue dans la nef, où se dénoue et éclate tragiquement la relation triangulaire entre Frollo, Quasimodo et Esmeralda. Autre réussite éclatante: l'éclairage... L'interprétation est dominée par un Pietro Pizzuti qui réalise une incroyable performance autant vocale que physique, sous un maquillage superbe, comme les autres, de Jean-Pierre Finotto...
Didier Catteau, Vers l'Avenir, juillet 1991

Lire la suite


1990 - CYRANO DE BERGERAC

du 25 juillet au 18 août 1990
18 représentations
14.000 spectateurs

Eternel Cyrano
Mission accomplie pour Gérald Marti et sa bande de bretteurs gascons: Villers, c'est le siège d'Arras et du cour amoureux... Distribution pléthorique, duels à l'épée soulignant les joutes verbales, Villers illuminée vibre aux détonations de la poudre et des âmes. Et les cinq actes menés au pas de charge convient le public à une visite guidée peu banale à travers les cinq dispositifs scéniques répartis sur l'ensemble du site...
Philip Tirard, Le Vif/ L'Express, 10 août 1990

Lire la suite


1989 - TORQUEMADA

du 26 juillet au 19 août 1989
prolongation du 23 au 26 août 1989
10.000 spectateurs

"Torquemada" et l'intolérance: une pièce à thème, d'une brûlante actualité
En montant Torquemada, Dominique Haumont n'a pas choisi la facilité puisque la pièce a rarement été jouée. Relever des défis est l'apanage de cet homme à la puissance de créativité impressionnante. Les moyens mis en ouvre pour qu'aboutisse le projet sont énormes. C'est une véritable prouesse qui a été effectuée de monter des décors grandioses, en quelques semaines, et de réunir une telle brochette de comédiens figurant parmi les meilleurs du moment.
André Jacques, La Nouvelle Gazette, 26 juillet 1989

Lire la suite


1988 - ROMÉO & JULIETTE

du 27 juillet au 20 août 1988
16 représentations
8.500 spectateurs

"Roméo et Juliette": fougue, rigueur, jeunesse
Par la dramaturgie qui a présidé à l'adaptation de Ronald de Pourcq, la mise en scène de Frédéric Dussenne, le décor robuste et net de Jacques Steurs, le cadre puissant du site, où nature et architecture s'affrontent, par l'esprit que les producteurs de l'ensemble ont su insuffler aux participants, par l'investissement de toute la troupe surtout, le spectacle est empreint d'une beauté âpre, sans concession, qui restitue la gravité de l'ouvre, même si cette gravité peut emprunter des détours par la farce ou la truculence...
Jacques De Decker, Le Soir, juillet 1988

Lire la suite


1987 - BARABBAS

du 29 juillet au 8 août 1987
prolongations du 12 au 15 août 1987
12 représentations
6.200 spectateurs

Un "Barabbas" magistral dans les ruines de l'abbaye
Les ruines de Villers-la-Ville ont une nouvelle âme! Barabbas, le brigand mythique, y est entré en force, poussé par le talentueux Dominique Haumont dont c'est sans conteste la réalisation la plus ambitieuse...
Christophe Lamfalussy, La Libre Belgique, 8-9 août 1987

Barabbas" mythique et populaire
... Car c'est cela qui entraîne cette soirée magique: une forme de ferveur artistique, une énergie créatrice comme chauffée à blanc, que semblent avoir inspirés les murs incendiés de l'abbaye. Et si les ovations sont telles, au bout de ces trois heures très denses que l'on se croirait à la fin d'un concert rock, ce n'est que justice...
Jacques De Decker, Le Soir, 3 août 1987

Lire la suite


2016 - AMADEUS

Du 13 juillet au 6 août 2016
Prolongations jusqu’au 14 août 2016
25 représentations
23.000 spectateurs

Une pièce de PETER SHAFFER
Adaptation : PATRICK de LONGRÉE
Mise en scène : ALEXIS GOSLAIN

Le génie de Wolfgang Amadeus Mozart sublimé
(…) Une pièce passionnante et moderne qui attire les foules : avant même le début des représentations, le spectacle affichait complet pour dix soirs et a été prolongé pour cinq dates supplémentaires. Au total, ce sont plus de 20.000 personnes qui sont attendues dans la petite ville du Brabant wallon. (…) En guise de maître de cérémonie, Didier Colfs, qui incarne magistralement Salieri, ce personnage mordu par la jalousie. A coups de regards malicieux et de phrases assassines, il mène la pièce de main de maître. Le ton est piquant, diablement moderne et toujours aussi rafraîchissant. Et c’est sans doute ce qui fait la force de cette pièce ; Sublimée ici par un décor grandiose, elle emmène le spectateur dans un autre monde. Un décor d’ailleurs novateur : pour habiller les façades de l’abbaye, un décor inédit réalisé grâce à un mapping 3D a été mis en place par Thierry Bosquet. (…) C’est Denis Carpentier qui interprète avec fougue l’intrépide Wolfgang, petit coquin surdoué ne connaissant pas vraiment les bonnes manières et flirtant souvent avec l’insupportable. (…)
Gaëlle Moury, Le Soir, 18 juillet 2016

Il voulait être l’interprète de Dieu
Encore une fois, les ruines de l’abbaye de Villers-la-Ville ont été magnifiées par les équipes techniques du spectacle théâtral d’été. Avec en chef-d’œuvre, les projections vidéo sur le mur du cloître, lieu principal où se joue Amadeus de Peter Shaffer mis en scène par Alexis Goslain. Ces videos, ue nouveauté à Villers, permettent de passer d’un lieu à l’autre sans même que les personnages quittent la scène. Les drapés s’enveloppent, les flammes des bougies frémissent, les nuages ne sont que de passage … (…) Contrairement au titre de la pièce, il est surtout question d’Antonio Salieri, compositeur de la cour de Joseph II, empereur qui rège en Autriche au XVIIIe siècle. Salieri, joué à merveille par Didier Colfs, jalouse Mozart. Jusqu’à l’empoisonner ? Cette légende est le point de départ de la pièce qui n’est en rien une reconstitution de la vie du génial compositeur, interprété par Denis Carpentier. (…)
Quentin Colette, L’Avenir, 18 juillet 2016

L’Abbaye enchantée
Les producteurs du spectacle d’été de Villers-la-Ville ont vu grand cette année, et le résultat est à la hauteur de leur ambition : superbe. L’atout principal de cet Amadeus, c’est le mapping vidéo réalisé par François Jaime Preisser. Imaginez un rideau de lumière représentant des décors stylisés (magnifiques dessins de Thierry Bosquet) et couvrant sur toute sa hauteur un des murs de l’abbaye. Ajoutez à cela un espace scnéique vaste, sobre et classieux, les beaux éclairages de Christian Stenuit et la musique de Mozart, résonnant délicatement dans les ruines si pittoresques de l’abbaye cistercienne de Villers, et vous aurez le meilleur des deux mondes : le grandiose d’un spectacle son et lumière, et l’intensité d’une pièce de théâtre qui a traversé près de quarante ans d’histoire (elle a été créée à Londres en 1979) et a fait la preuve de son intelligence, de sa beauté et de son irrésistible attrait. La mise en scène d’Alexis Goslain est intelligente, équilibrée, précise et sans fioritures. Il tire à merveille parti des ressources de l’écrin dans lequel jouent ses comédiens, des alcôves, des recoins, des détours, et semble parfaitement à l’aise dans la scénographie tout en longueur (imposée par la disposition des lieux) conçue par Patrick de Longrée. (…) Un trsè beau spectacle donc, impressionnant sans être putassier, et qui conjugue une régie à la pointe de la technique avec le meilleur de la tradition du beau théâtre. Pour le trentième spectacle d’été, c’est un joli cadeau d’anniversaire !
Thibaut Radomme, Rue du Théâtre, 26 juillet 2016

  • Amadeus Affiche DEL Diffusion Abbaye Villers La Ville

  • Amadeus 01 DEL Diffusion Abbaye Villers La Ville

  • Amadeus 02 DEL Diffusion Abbaye Villers La Ville

  • Amadeus 09 DEL Diffusion Abbaye Villers La Ville

  • Amadeus 03 DEL Diffusion Abbaye Villers La Ville

  • Amadeus 04 DEL Diffusion Abbaye Villers La Ville

  • Amadeus 05 DEL Diffusion Abbaye Villers La Ville

  • Amadeus 06 DEL Diffusion Abbaye Villers La Ville

  • Amadeus 08 DEL Diffusion Abbaye Villers La Ville

  • Amadeus 10 DEL Diffusion Abbaye Villers La Ville

  • Amadeus 11 DEL Diffusion Abbaye Villers La Ville

  • Amadeus 14 DEL Diffusion Abbaye Villers La Ville

  • Amadeus 13 DEL Diffusion Abbaye Villers La Ville

  • Amadeus 07 DEL Diffusion Abbaye Villers La Ville

  • Amadeus 12 DEL Diffusion Abbaye Villers La Ville

  • Amadeus 15 DEL Diffusion Abbaye Villers La Ville

  • Amadeus 16 DEL Diffusion Abbaye Villers La Ville

  • Amadeus 17 DEL Diffusion Abbaye Villers La Ville

LA DISTRIBUTION

DIDIER COLFS (Antonio Salieri)
DENIS CARPENTIER (Wolfgang Amadeus Mozart)
JULIE LENAIN (Constance Weber)
MICHEL PONCELET (Comte Orsini-Rosenberg)
MARC DE ROY (Johann Kilian von Strack)
JEAN-FRANÇOIS ROSSION (Baron van Swieten)
LUCAS TAVERNIER (L’Empereur d’Autriche Joseph II)
MAROINE AMIMI (Venticello)
AURELIO MERGOLA (Venticello)
CAMILLE PISTONE (Venticello)
PAULINE DISCRY (Katarina)
ANTHONY MOLINA-DIAZ (Majordome)

L’ÉQUIPE DE RÉALISATION

Mise en scène : ALEXIS GOSLAIN
Assistant à la mise en scène : NICOLAS LEGRAIN
Création des costumes et des décors peints : THIERRY BOSQUET
Adaptation et scénographiec : PATRICK de LONGRÉE
Mapping video : FRANÇOIS JAIME PREISSER
Création des lumières : CHRISTIAN STENUIT
Accessoires : THIBAUT DE COSTER & CHARLY KLEINERMANN
Chorégraphie : CATHERINE LOTTEFIER
Confection des costumes : COSTHEA
Décor sonore : LAURENT BEUMIER
Création des maquillages : VÉRONIQUE LACROIX
Régie de plateau : DAVID DETIENNE - DAVID COOLS – SAM SERAILLE
Régie lumières : CHRISTIAN STENUIT
Régie son : SYLVAIN ROBYNS – LUNA GILLET
Equipement projections : DANIEL VAN RUYSSEVELT – ADC PRODUCTION
Habilleuse : MARIANNE BRACONNIER
Stagiaire habilleuse : GWENNAËLLE DAOUST
Construction des décors : JEAN-JACQUES ALLART - FRANCIS DEBON - OLIVIER DE BONDT - DAVID DETIENNE – DENIS DEVAUX – PHILIPPE HAZÉE – SAM SERAILLE
Peintures des décors : OLIVIER WATERKEYN – MARIANNE DE WIL
Maquillages : GAËLLE AVILES – FRANÇOIS-NOÉ FLAMENT        
Installation son et lumières : CHRISTIAN AIGEUR – YANN BOELS – PAULINE COLLARD - DIDIER DEWAELE – CYRIL HUBERT – JOËL VANDENBERGE – PHILIPPE VAN DERPERREN
Graphisme : DAVID-SAMUËL COURTOIS
Responsable jobistes : ROMAIN TIELEMANS
Accueil reservations : SANDRA BRENDERS

Produit par RINUS VANELSLANDER & PATRICK de LONGRÉE

 

L’AUTEUR : PETER SHAFFER

Peter Shaffer est né à Liverpool, le 15 mai 1926. Auteur de théâtre anglais vivant actuellement aux Etats-Unis dont on connaît principalement les œuvres suivantes dans les pays francophones : Black Comedy, Equus et bien entendu Amadeus.

Peter Shaffer a étudié l’histoire à l’Université de Cambridge. Il travailla dans les mines de charbon du Nord, en tant qu’appelé du régiment, durant les dernières années de la deuxième guerre mondiale. Après la fin des conflits, il reprit ses études interrompues. En 1951, le BBC enregistra sa première pièce radiophonique : The Prodigal Father ; la même année, il fit ses débuts d’auteur audiovisuel sur ITV. Plusieurs de ses pièces furent diffusées par la BBC-TV. A côté de son activité d’auteur dramatique, Peter Shaffer gagne sa vie en travaillant à la New York Public Library et pour l’éditeur de musique Bosey and Hawkes.

Le premier succès théâtral de Peter Shaffer sera Five Finger Exercise en 1958 à Londres qui lui valut le « Evening Standard Drama Award ». Cette pièce fut ensuite représentée à New-York en 1960 et fut couronnée par le « New-York Drama Critics Circle Award ». Suivit alors une série de courtes pièces qui obtinrent des succès variés (The Private Ear, The Public Eye, The Merry Roostersp Panto). En 1963, il écrivit Black Comedy créée en 1965 et remporta un immense succès tant à Londres qu’à New-York. Toutefois, d’autres pièces ne reçurent qu’un accueil mitigé (comme White Liars).

Dès 1963, Peter Shaffer avait commencé à s’intéresser à l’écriture  
cinématographique. Il collabora avec Peter Brook pour The Lord of the Flies ; en 1966, il scénarisa The Private Ear, sous le titre de The Pad. Vinrent ensuite Follow Me en 1971 et The Public Eye en 1972. Parallèlement au cinéma, il continua a écrire pour le théâtre avec The Royal Hunt of the Sun en 1964, The Battle of Shrivings en 1970 et, il renoua avec le succès en 1974 avec Equus à Londres qui triompha ensuite aux Etats-Unis, couronné de nombreux prix et aboutissant à la réalisation d’un film de Sidney Lumet avec Richard Burton dont Peter Shaffer se chargea de la scénarisation.

Le succès fut encore plus éclatant avec Amadeus qui relate l’étonnante relation entre le génial Mozart et le seulement talentueux Salieri. Comme pour Equus, Amadeus fut d’abord une pièce de théâtre créée avec succès en 1979 à Londres et puis à New-York ; adaptée ensuite au cinéma par l’auteur et réalisé par Milos Forma, il remporta 8 Oscars dont l’Oscar du meilleur film en 1984.

Retour au théâtre en 1985 avec Yonadab, puis Lettice and Lovage en 1987, Whom Do I Have the Honour of Addressing ? en 1990 et The Gift of the Gorgon en 1992.
En 1992, Peter Shaffer reçoit le William Inge Award pour son apport remarquable au théâtre américain. En 1994, il est professeur invité en théâtr contemporain à l’Université d’Oxford. En 2001, la reine Elizabeth II le fait chevalier.

Le lundi 6 juin 2016, alors que les répétitions du spectacle Amadeus à Villers-la-Ville ont débuté, toute l’équipe apprend le décès de Peter Shaffer en Irlande à l’âge de 90 ans. Il avait célébré ses 90 ans avec des amis et des membres de sa famille. Les funérailles ont eu lieu à Londres.

 

BIOGRAPHIE SUCCINTE DE W.-A. MOZART (1756 – 1791)

Né à Salzbourg le 27 janvier 1756, mort à Vienne le 5 décembre 1791, Wolfgang-Amadeus Mozart laisse une œuvre impressionnante (626 œuvres sont répertoriées dans le catalogue Köchel), qui embrasse tous les genres musicaux de son époque. Son père Leopold  Mozart, (1719-1787), compositeur, est vice-maître de chapelle du prince-archevêque de Salzbourg. Il est un professeur de violon prisé.

Wolfgang est un enfant prodige. A l'âge  4 ans il aurait joué du clavicorde et à 5 improvisé des menuets. Il étudie le violon avec son père. En 1763, les Mozart font une tournée de concerts, à Munich, Augsbourg, Ulm, Mannheim, Francfort, Cologne, Aix-la-Chapelle, Bruxelles et Paris où ils séjournent 6 mois. En avril 1764, ils sont à Londres, accueillis par Johann Christian Bach, maître de chapelle de la cour. En 1766, ils sont en Hollande, puis de nouveau en France, à Lille et Paris, en Suisse, à Munich et de nouveau à Salzbourg.

En mai 1767, il a 11 ans, son oratorio Die Schuldigkeit des ersten Gebotes est joué devant l'archevêque. La même année, il compose une cantate, un offertoire, un prologue et une tragédie. En 1768, il compose deux opéras : Bastien et Bastienne et La finta semplice. En 1769, il part en Italie avec son père : Rovereto, Vérone et Mantoue, où  il se produit et dirige ses œuvres. A Bologne,  il rencontre le Père Martini ;  il est admis à l'Accademia filarmonica. Il passe par Florence, Naples et Milan. Rencontre des musiciens et découvre leurs œuvres. A Milan il obtient des commandes de symphonies. Son opéra Mitridate, te di Ponto, est créé en décembre 1770.

En 1771, il est de retour à Salzbourg et compose Ascanio in Alba, sur un livret de Giuseppe Parini. En 1772, l'archevêque de Salzbourg meurt. Son successeur, Hieronymus Colloredo est moins favorable à Mozart. La même année, ce dernier accomplit son troisième voyage à Milan pour la création de son opéra Lucio Silla, qui est un échec. Il rencontre le compositeur Giovanni Paisiello.
Jusqu'en 1777, il séjourne à Salzbourg et fait quelques courts voyages à Vienne, où il rencontre Haydn. Le 13 janvier 1775, il créé son opéra bouffe, La Finta Giardiniera à Munich qui est un succès, et l'année suivante Il Re pastore à Salzbourg.
En août 1777, il quitte Salzbourg après avoir démissionné de sa charge de Maître de chapelle de l'archevêque de Salzbourg. Accompagné de sa mère, il voyage et séjourne à Munich, Augsbourg, Mannheim. Il séjourne à Paris. Sa mère meurt le 3 juillet 1778. Sa Symphonie Parisienne (K. 297) est un succès.

Il retourne à Salzbourg et prend le poste d'organiste de la cour et de la cathédrale le 29 janvier 1779. En 1780, il séjourne à Munich pour la création de son opéra Idoménée, roi de Crète créé avec succès le  le 29 janvier 1781. De retour à Salzbourg il est congédié par le Prince-électeur.

En 1781, il s'installe à Vienne. Le 4 août 1782 il épouse Constanze Weber. La même année, pour la cour de l'empereur Joseph II il met en musique un texte de Gottlob, L’ Enlèvement au Sérail. Il adhère à la franc-maçonnerie.

Il se lie d'amitié avec Lorenzo Da Ponte et Emanuel Schikaneder.  En 1786, son opéra Les Noces de Figaro sur un livret  de Da Ponte d'après Beaumarchais est un triomphe. En 1787, pour le Nostitzsche Nationaltheater  de Prague, il compose Don Giovanni, sur un livret de Da Ponte et mis en scène le 29 octobre 1787.
De retour à Vienne, il obtient le poste de musicien de l'empereur, poste vacant depuis mort de Gluck. Son père meurt le 28 mai 1787.
En 1789, il est à Berlin ; l'empereur Frédéric-Guillaume II lui offre la charge de premier maître de chapelle qu'il refuse.
Cosi fan tutte, sur un livret de Da Ponte, est créé à Vienne le 26 janvier 1790, c'est un échec.
 
Le 6 septembre 1791, La Clémence de Titus, sur un livret de Métastase est représentée à Prague. Il interrompt la composition de son Requiem commandé par le comte Walsegg  pour composer La Flûte enchantée sur un livret de Schikaneder qui est donnée triomphalement le 30 septembre 1791. Il reprend la composition du Requiem. Il meurt le 5 décembre 1791. Il est enterré au cimetière Saint-Marc.

 

BIOGRAPHIE SUCCINTE DE ANTONIO SALIERI (1750 – 1825)

Né à Legnago dans la province de Vérone le 18 août 1750 et mort à Vienne le 7 mai 1825, Antonio Salieri occupe une place importante dans l'histoire de la musique classique même si son œuvre est aujourd'hui quelque peu oubliées du grand public, qui ne l’entraperçoit que vaguement à travers la légende de sa rivalité avec Mozart.

Le jeune Salieri étudie dès 15 ans le chant et la théorie à Venise. Son maître, Florian Gassmann, qui lui enseigne la composition, l'emmène à Vienne en 1766 où il le présente à Metastase et à Gluck. Gassmann est un important personnage à Vienne, successeur de Gluck qui est une gloire locale, et c'est grâce à lui que Salieri se prépare à un avenir prestigieux. Il profite aussi du soutien de Gluck qui n'hésite pas à proposer Les Danaïdes sous son propre nom à l'académie de Musique de Paris, avant de révéler le nom du compositeur.

À la mort de Gassmann en 1774, Salieri est nommé compositeur de la cour et directeur de l'opéra italien, puis en 1788, maître de chapelle de l'empereur Joseph II, cumulant tous les postes supérieurs et assumant de ce fait une fonction de direction de la musique à la Cour, da Ponte étant "Poète impérial", responsable des livrets.

Il se rend à Milan, Venise, Rome et Paris pour les représentations de ses opéras.

Personnalité incontournable de la vie musicale viennoise de son époque, compositeur de nombreux opéras, dont certains à succès, Salieri est l'ami de Gluck et de Haydn et entretient des relations avec de nombreux autres compositeurs et musiciens importants. Certains de ses nombreux élèves deviennent plus tard célèbres : Beethoven, Schubert, Meyerbeer mais aussi le tout jeune Liszt ; d'autres marquent plus ou moins leur époque comme Hummel, Reicha, Moscheles, Czerny, Süssmayr et Mozart (le dernier fils de Wolfgang Amadeus Mozart).

Au tournant du XIXe siècle, Salieri diminue son activité créatrice, se consacrant presque exclusivement à l'écriture de musiques religieuses, la plupart vouées aux besoins de la chapelle impériale. Ses créations de l'époque témoignent également d'un fort attachement à la personne de l'empereur François II et à l’exaltation du sentiment nationaliste qui se répand en Autriche face aux ambitions napoléoniennes. Ainsi en témoigne la musique des Hussites, qu'il compose en partie en 1803 et qui est reprise dix-sept fois à Vienne. Salieri compose également un Te Deum qui est exécuté pour la première fois en décembre 1804 quand le souverain prend officiellement le titre d'empereur d'Autriche et un Requiem, la même année, pour ses propres obsèques.

Le vieux musicien perd successivement son fils et son épouse et limite ses activités à l'administration de la Société des amis de la musique de Vienne et à son école de chant. Pour autant, il reste une personnalité incontournable de la vie musicale dans la capitale autrichienne. Les honneurs s'accumulent : il devient membre de l'Académie suédoise, de l'Institut de France, reçoit la Légion d'honneur, la Médaille Civile d'or à chaîne d'or. En 1815, il compose Les 24 variations pour orchestre sur le thème de la Folia di Spagnia et entreprend de relire et corriger toutes ses anciennes partitions d'opéra.

À partir de 1820, Salieri est victime de crises de goutte ; sa santé diminue progressivement. Trois ans plus tard, il se blesse grièvement à la tête et ses jambes se paralysent. En octobre, il est transporté au grand hôpital de Vienne, dans un état sénile, puisqu'il devient impossible de le soigner chez lui. Peut-être a-t-il tenté, à cette époque, de se suicider ; la rumeur courait qu’il s’était accusé du meurtre de Mozart.

A cette époque, Schindler écrit dans les cahiers de conversation avec Beethoven : « Salieri va de nouveau très mal. Il est complètement dérangé. Il n’arrête pas de se dire coupable de la mort de Mozart, qu’il lui a administré du poison ».

En juin 1824, il est officiellement mis à la retraite par la Cour qui lui maintient toutefois son salaire. Il meurt le 7 mai 1825. Tout le personnel de la chapelle impériale accompagne son cortège funèbre, ainsi que de nombreux compositeurs présents à Vienne et, quelques jours plus tard, son Requiem est joué dans l'église italienne de Vienne par ses élèves, selon ses volontés. Il est inhumé dans le Cimetière central de Vienne.

 

LA MORT DE MOZART ET LE DÉBUT D’UNE LÉGENDE

La mort soudaine de Mozart ne tarda pas à attirer les soupçons. Officiellement décédé d'une fièvre militaire, la disparition rapide de ses restes ne nous permet pas aujourd'hui de connaître la maladie dont souffrait Mozart. Plusieurs théories sont nées au fil des temps jugées peu crédibles par les historiens : empoisonnement au mercure par Salieri ; assassinat par les francs-maçons, furieux de voir leurs rites dévoilés dans La Flûte enchantée ; ou absorption de potions médicinales dangereuses.

En réalité, la légende de l'assassinat de Mozart par Salieri relève de l'imagerie romantique, ayant été présentée pour la première fois dans Mozart et Salieri, pièce de théâtre de l'écrivain russe Alexandre Pouchkine, publiée en 1830. Très populaire en Russie, elle fut adaptée à l'opéra à la fin du XIX° siècle par Rimski-Korsakov. Elle a été reprise par Peter Shaffer dans la pièce Amadeus et par Miloš Forman dans le film qu'il a tiré de cette pièce.

Toutefois, il convient de préciser que la réalité est bien différente de cette légende noire. Si Salieri éprouva sans doute de la jalousie à l'égard du jeune prodige, suite à l'arrivée de ce dernier à Vienne, les deux hommes entretinrent des relations rivales mais néanmoins courtoises. En effet, Salieri conserva jusqu'à sa mort, en 1825, son poste de kapellmeister, restant pendant longtemps un personnage puissant à Vienne. Par ailleurs, si l'œuvre de Salieri est aujourd'hui largement méconnue du grand public, ce compositeur remporta de bien plus grands succès que son rival, jouant ses opéras dans les principales Cours d'Europe (Milan, Paris, Rome, Venise, Versailles, Vienne, etc.). Ainsi, contrairement à ce que l'on pourrait penser, Salieri fit tout son possible pour faire connaître la musique de Mozart, à une époque où le public viennois avait une nette préférence pour les compositeurs italiens.

Le livret de Così fan tutte, écrit par Lorenzo Da Ponte sur commande de Joseph II, fut tout d'abord proposé à Salieri, qui en composa quelques numéros, avant de devoir abandonner (sans doute avait-il trop de travail). Ce fut finalement Mozart qui composa l'œuvre que nous connaissons. Il en va de même de la composition de La Clemenza di Tito, proposée préalablement à Salieri qui recommanda Mozart. Salieri félicita Mozart pour La Flûte enchantée, singspiel allemand, après avoir assisté à une représentation.

Le rôle que, selon cette légende, Salieri aurait joué dans la commande du Requiem de Mozart est contredit par les recherches des historiens, selon laquelle le mystérieux commanditaire du Requiem de Mozart aurait été, en réalité, le fils du maire de Vienne de l'époque, qui agissait pour le compte du comte Franz de Walsegg. Mozart mourut épuisé, très malade, abandonné et ruiné quoique recevant de la Cour un traitement de musicien de 800 florins par an, une somme importante.

Concernant les vraies causes de la mort de Mozart, on trouve chez les biographes des versions différentes. Plusieurs causes sont évoquées et le débat n'est pas clos.

 

LE METTEUR EN SCENE : ALEXIS GOSLAIN

Alexis Goslain a obtenu un Premier Prix du Conservatoire Royal de Bruxelles en Art dramatique et Déclamation (classes de Bernard Marbaix et Charles Kleinberg).

Durant cette saison 2015/2016, il réalise pas moins de 6 mises en scène avant celle d’AmadeusLe Repas des Fauves de V. Katcha au Théâtre Royal des Galeries; Comme s’il en pleuvait de S. Thiéry à la Comédie Volter ; Misère de L. Beumier au TTO; Sois Belge et Tais-toi (Saison 18) ; Chacun sa place de V. Gallo à La Samaritaine et en tournée ; Corbeaux de Jour de P. Romero au Festival de Spa.

Auparavant, ses principales mises en scène ont été: L’Invité de D. Pharao à la Comédie Volter ; Drôle de Père de B. Slade au Théâtre Royal des Galeries ; Belles de Nuit de P. Romero au Festival de Spa et à l’Atelier Théâtre Jean Vilar ; Sunderland de C. Koch aux Riches-Claires ; Crime et Châtiment de Dostoïevski à la Comédie Volter ; Bent de M. Shermann au Centre Brueghel; Hostiles de D. Bréda à l’XL Théâtre ; Musée Haut, Musée Bas de J.-M. Ribes à la Comédie Volter et aux Riches-Claires ; Gilles et la Nuit de H. Claus au Théâtre Le Public et au Festival d’Avignon, etc. Il a également joué dans de nombreux spectacles à l’Atelier Théâtre Jean Vilar, au TTO, aux Riches-Claires, au Théâtre Le Public, au Théâtre des Martyrs, au Théâtre Royal des Galeries, etc.

À Villers-la-Ville, il a joué dans La Reine Margot d’Alexandre Dumas (mise en scène de Stephen Shank, 2000), Dom Juan de Molière (mise en scène d’Armand Delcampe, 1999), Images de la Vie de Saint François d’Assise de Ghelderode (mise en scène de Stephen Shank, 1998) et il a été assistant à la mise en scène de Frankenstein de Stefano Massini (mise en scène d’Emmanuel Deconinck, 2013).

 

NOTE DU METTEUR EN SCÈNE : ABORDER AMADEUS

Depuis trente ans, le site de Villers-la-Ville a revisité les plus grandes œuvres et les noms les plus pétillants du répertoire théâtral avec toujours la même force passionnelle qu’au premier jour. Pour preuve, l’âme de ces héros qui se côtoient un peu plus d’année en année dans les coulisses et recoins de l’abbaye, est toujours bien présente dans nos mémoires et nos imaginaires. Au fil du temps, les personnages ont installé leur quartier, se sont enfouis sous la peau de comédiens chanceux qui leur ont donné du corps, de la voix, de l’existence. Nous sommes devenus, les témoins privilégiés de ces fougues amoureuses, de ces tirades héroïques, de ces enjeux pressants dont les objectifs simples sont de faire naître le mythe et nous cueillir, nous public, en flagrant délit d’exaltation.

Sur toutes ces années théâtrales, du beau monde est passé au travers des ruines. Avec un peu de chance mais surtout beaucoup d’imagination, vous pourrez croiser au détour d’une allée Milady au bras de Cyrano lui refilant en douce, la recette des tartelettes amandines. Au loin, vous entendrez entre les chants d’oiseaux, emmenés par Saint-François, la messe dite par Don Camillo, prêchant la bonne parole sous les regards hagards d’un Dom Juan médusé, d’une Juliette toujours aussi meurtrie ou encore d’un Hamlet dont la question d’être ou de n’être pas, le tiraille toujours. Comme nous tous d’ailleurs… Aujourd’hui, tout ce petit monde trépigne d’impatience pour enfin voir découvrir le nouveau. Il paraîtrait qu’il est autrichien, qu’il a du potentiel et que ce n’est pas le dernier des fêtards. Du moins, c’est ce que dit la rumeur… Vous savez comment ça va…

Puisque le bonheur a tendance à faire défaut à l’aube de notre siècle, le transfuge de Mozart à travers les époques est une nécessité, un passage obligé dans le cœur du cloître de l’abbaye où se jouera l’action. Le génie de Mozart tient à ce qu’il suffit d’ouvrir nos écoutilles pour constater que sa musique a survécu avec les siècles, démontrant à quel point elle demeure éternelle. L’homme qui a passé son existence à chercher les notes qui s’aiment, comme il le disait lui-même, attire encore aujourd’hui tout le respect et l’admiration qui lui sont légitimes. Son œuvre est à elle seule, l’antidépresseur le plus puissant qui soit sur le marché du stress, de la tristesse, des regrets et de la mélancolie. Sa musique a le pouvoir d’agir avec véracité et dans un apaisement enfin retrouvé, elle calme les âmes tristes et endolories pour laisser l’enthousiasme perdurer sur le cours de l’existence.

Mozart…Perdonami, Mozart !

En s’inspirant d’une courte pièce de Pouchkine, Peter Shaffer a écrit en 1979 une œuvre majeure qui sera relayée plus tard par Milos Forman au cinéma. Consumé par la jalousie, Salieri, compositeur de la Cour d’Autriche, voit en Mozart un être brillant, mais qui, de par son comportement obscène et vulgaire, ne mérite pas le don que lui a accordé Dieu. Il en fait donc un rival à abattre. Après s’être noyé dans la culpabilité, Salieri se livre devant nous dans une rédemption éprouvante, clamant son pardon haut et fort à qui veut bien l’entendre mais avant tout à Mozart dont il avoue son assassinat.

Quant à la rumeur accusant le compositeur italien d'avoir empoisonné Mozart, elle ne repose sur aucun fait tangible. Elle n’est qu’un enjeu pour l’auteur de confronter le génie face au médiocre, pourquoi l’un est entré dans la légende et l’autre est resté sur le pas de la porte.

La réflexion qui ressort d’Amadeus réside dans le fait que l’auteur utilise habilement la narration comme pour décrire l’introspection du protagoniste de l’histoire, Salieri. Et si ce dernier a manipulé Mozart, il n’en sera pas de même pour nous. Il nous livre ici son histoire brute, sans fioriture avant de disparaître et de retrouver enfin la paix intérieure après avoir combattu Dieu une partie de sa vie.

Mais c’est surtout au cœur de l’intrigue, et dans la conception même d’un théâtre vivant, que le génie de Mozart souffle toujours. Monter Amadeus à l’abbaye, sorte de Reine de la nuit, est devenu une évidence au fur et à mesure du travail d’élaboration. Faire confronter les œuvres de Mozart face à l’infrastructure majestueuse de l’abbaye est déjà un spectacle en soi. Suivre une histoire portée par une équipe solide ne vient qu’amplifier, une fois de plus, l’importance de découvrir ou re-découvrir l’histoire de Peter Shaffer aux allures shakespeariennes.

Pour ce trentième anniversaire, je suis très fier et reconnaissant de porter avec une brillante et importante équipe, ce projet devant le fidèle public de Del Diffusion Villers (et ensuite au Théâtre Royal des Galeries). Mon amour pour la musique du divin Mozart est sans borne et inscrite dans mon ADN depuis l’âge où il improvisait déjà des menuets. Le représenter au théâtre dans ces œuvres majeures et dans la beauté des ruines a du sens. Partager cette histoire-la, avec vous, en a d’autant plus. Je vous souhaite une soirée enchantée dans la magie des ruines qui se transformeront le temps d’un soir en une boîte à musique…

Alexis Goslain, metteur en scène

 

LE CRÉATEUR DES DÉCORS ET COSTUMES : THIERRY BOSQUET

Compagnon de longue date des productions théâtrales d’été à Villers-la-Ville, Thierry Bosquet y a dessiné les costumes de Angelo,Tyran de Padoue en 1997, Dom Juan en 1999, La Reine Margot en 2001, La Balade du Grand Macabre en 2006 dont il conçut également la scénographie, Le Bossu en 2008, Milady en 2010, Le Nom de la Rose en 2011 et Pinocchio en 2014.

« J’ai souvent travaillé avec Thierry Bosquet. Il est fou d’opéra ; dans une autre vie, i a dû être le fils naturel de Mozart », écrit Maurice Béjart dans ses mémoires, et il ajoute: « J’admire la façon dont Thierry nous trompe en faisant semblant de vivre au vingtième siècle : rentré chez lui, je le soupçonne d’avoir accès au dix-huitième par une porte secrète derrière le grand miroir qu’il a installé dans son salon ».

Cette porte existe, en effet, mais elle n’a rien de secret. Elle s’ouvre sur l’atelier où, depuis plus de cinquante ans, Thierry Bosquet s’adonne à sa sorcellerie, car la décoration n’est pas seulement un métier qu’il exerce, c’est une passion à laquelle il se livre tout entier, et qui a dévoré sa vie.

Il a conçu, dessiné et réalisé les décors et costumes de près de deux cent spectacles d’opéra et de théâtre. Une grande partie de ces opéras ont été montés à Bruxelles, au Théâtre Royal de La Monnaie, dont il a été le principal décorateur pendant vingt ans, les autres à l’étranger, notamment Genève, Munich, Amsterdam, Paris Saint-Petersbourg, Milan, New-York et San Francisco. Côté théâtre, il a travaillé dans tous les grands théâtres belges comme le Théâtre National, le Théâtre Royal du Parc, Le Théâtre Royal des Galeries, l’Atelier Théâtre Jean Vilar et dans bien d’autres lieux comme… l’Abbaye de Villers.

Né dans une famille où le talent pour la musique, la peinture, la sculpture et l’écriture ont été dispensé avec générosité, il est mis à l’étude du piano à l’âge de cinq ans, et découvre avec ravissement la musique de Scarlatti, Bach, Haydn et surtout Mozart, mais s’il a du goût pour la musique, c’est indiscutablement pour le dessin qu’il a un don.

Thierry Bosquet a toujours été un travailleur acharné, lucide, perfectionniste. Son sens aigu de l’observation lui a permis de percer le secret des matières et de les reproduire. Pour nourrir sa technique, il lui a suffi de dévorer avec les yeux. Il y a dans ses tableaux un contraste frappant entre la représentation de la nature, qui tient innocemment sa juste place, et celle de l’œuvre de l’homme, qui exprime une attirance contradictoire pour l’ordonnance architecturale classique et la surcharge ornementale, l’équilibre d’ensemble et la démesure théâtrale. Ce qui séduit Thierry Bosquet, ce sont les vestiges d’un monde civilisé et raffiné à l’extrême, qui s’efforce de nous épargner la vision de tout ce qui peut être banal, trivial ou tristement convenu.

D’après Philippe Dasnoy (dans Versailles disparu, Edition Acatos)

 

UNE CO-PRODUCTION DE DEL DIFFUSION VILLERS ET DU THÉÂTRE ROYAL DES GALERIES

 

AVEC LE PARTENARIAT OFFICIEL DE

DUVEL – AUDI FINANCIAL SERVICES – EIFFAGE VALENS – LOTERIE NATIONALE – ORES – ABBAYE DE VILLERS – LA UNE – VIVACITE – TV COM – LE VIF/ L’EXPRESS – LE SOIR

 

AVEC LE CONCOURS DE

Le Ministère de la Culture de la Fédération Wallonie-Bruxelles (Service du Théâtre)
Le Commissariat général au Tourisme de la Wallonie
La Province du Brabant wallon
L’Abbaye de Villers
L’Administration communale de Villers-la-Ville
Le Syndicat d’Initiative
La Maison du Tourisme du Pays de Villers
La Régie des Bâtiments
La Direction générale de l’Aménagement du Territoire, du Logement et du Patrimoine de la Région wallonne

 

AVEC LA COLLABORATION DE

HECHT – RENT A CAR ENTERPRISE – DE CONINCK WINE & SPIRIT

2015 - LE MALADE IMAGINAIRE

Du 14 juillet au 8 août 2015
19 représentations
15.500 spectateurs

Une comédie de MOLIÈRE
Mise en scène : PATRICE MINCKE
Scénographie : PATRICK de LONGRÉE

“Le Malade imaginaire” en cure à Villers-la-Ville
… La pièce nous sert un Argan (Michel Kacenelenbogen) comiquement obnubilé par les lubies de ses entrailles, une Béline (Bénédicte Chabot) subtillement fielleuse. Anne Sylvain est une époustoufflante Toinette, à la fois pivot et ouragan de cette histoire. Maroine Amimi est hilarant en Diafoirus fils, jeune médecin autiste et pur rejeton de ces prétendus savants qui cachent le vide de leurs connaissances pratiques sous un vernis de latin. Mais, à ce jeu, c’est tout de même David Leclercq qui remporte le pompon, dans une brève mais virevoltante envolée de Purgon, médecin golfeur prophétisant ses malédictions comme un Tirésias acide. Mélodrame décalé qui booste les globules blancs de notre Malade imaginaire.
Le Soir

Le Malade imaginaire? Un Molière!
… En misant sur le célèbre auteur français, dont Le Malade imaginaire fut la dernière comédie, DEL Diffusion a assuré le coup… Les effets comiques de situation –l’épouse (Bénédicte Chabot) qui se réjouit du décès de son mari Argan alors que ce dernier joue au mort –que de texte- comment en effet ne pas rire devant la sérénade récitée de manière quasi robotique par Thomas Diafoirus (Maroine Amimi), le médecin promis à Angélique, la fille d’Argan –fonctionnent toujours à merveille. Le du formé par Toinette (la dynamique Anne Sylvain) et Arga (le vigoureux Michel Kacenelenbogen) fait mouche aussi.
L’Avenir

“Le Malade imaginaire” à Villers-la-Ville
… Époustouflant Michel Kacenelenbogen. Celui-ci joue très adroitement autant sur la réalité de l’être malade et en souffrance que sur le regsitre de la folie… La mise en scène astucieuse de Patrice Mincke et la scénographie de Patrick de Longrée rappellent les mécanismes du rire du théâtre de boulevard symbolisés par une série de portes qui claquent, serties dans les ruines de l’abbaye! Et place à la parodie des duos enamourés des comédies musicales actuelles. Amateurs de dérision, réjouissez-vous: les époques se croisent et se ressemblent tandis que le pot de chambre nauséabond d’Argan est presque devenu un personnage à part entière et suggère une image supplémentaire de notre monde en décomposition…
Arts & Lettres

  • Affiche Lmi

  • Lmi 005

  • Lmi 025

  • Lmi 030

  • Lmi 043

  • Lmi 350

  • Lmi 066

  • Lmi 069

  • Lmi 112

  • Lmi 119

  • Lmi 204

  • Lmi 217

  • Lmi 257

  • Lmi 284

  • Lmi 326

  • Lmi 336

  • Lmi 347

LA DISTRIBUTION

MICHEL KACENELENBOGEN (Argan)
ANNE SYLVAIN (Toinette)
ALEXANDRE VON SIVERS (Béralde)
DAMIEN DE DOBBELEER (Cléante)
CAMILLE VOGLAIRE (Angélique)
BÉNÉDICTE CHABOT (Béline)
DAVID LECLERCQ (Purgon)
DIDIER COLFS (Monsieur Diafoirus)
MAROINE AMIMI (Thomas Diafoirus)
JEAN-FRANÇOIS ROSSION (Notaire Bonnefoi)
LISE LECLERCQ (L’Apothicaire)
BENJAMIN VANSLEMBROUCK (Valet)
MANOËLLE MEEÛS (Valet)

L’ÉQUIPE DE RÉALISATION

Mise en scène : PATRICE MINCKE
Assistante à la mise en scène : SANDRINE BONJEAN
Création des Costumes : CHANDRA VELLUT
Scénographie : PATRICK de LONGRÉE
Création des Lumières : CHRISTIAN STENUIT
Création de la chaise : RONALD BEURMS
Conception vérin : VINCENT RUTTEN
Coach chant: DAPHNÉ D’HEUR
Confection des costumes : Atelier du Théâtre de Liège – AGNES BROUHON – SANDRA BRISY – CATHERINE PIQUERAY – JUDITH STOKART
Décor sonore : LAURENT BEUMIER
Création des Maquillages : VÉRONIQUE LACROIX
Régie de plateau : DAVID DETIENNE – DAVID COOLS
Régie lumières : CHRISTIAN STENUIT – JOËL VANDENBERGE
Régie son : SYLVAIN ROBYNS – BENOÎT DAGNELIES
Habilleuse : MARIANNE BRACONNIER
Construction des décors : JEAN-JACQUES ALLART – OLIVIER DE BONDT – FRANCIS DEBON – DAVID DETIENNE – VINCENT RUTTEN – OLIVIER WATERKEYN
Atelier décors : STÉPHANE DEVOLDER – PHILIPPE VAN NEROM – VIGAN OGANOF
Peintures des décors : OLIVIER WATERKEYN
Maquilleuses : VIVYANE DEWALS – ALLISSIA VAN DEN HOVE            
Installation son et lumières : CHRISTIAN AIGEUR – YANN BOELS – PAULINE COLLARD – DIDIER DEWAELE – CYRIL HUBERT – CHRISTIAN STENUIT – JOËL VANDENBERGE – PHILIPPE VAN DER PERREN
Graphisme : DAVID-SAMUËL COURTOIS
Responsable jobistes : BENJAMIN DELISSE
Accueil reservations : SANDRA BRENDERS

Produit par RINUS VANELSLANDER & PATRICK de LONGRÉE

QUOI DE NEUF ? MOLIÈRE !

Depuis 1987, nous produisons à l’Abbaye de Villers des spectacles théâtraux variés: théâtre épique, théâtre classique, pièces du répertoire, épopées historiques, adaptations de grandes œuvres de la littérature, comédies musicales, etc

De grands auteurs ont été mis à l’honneur : Shakespeare, Hugo, Ghelderode, Racine, Dumas, Goethe, Eco, Collodi, Stocker, Wilde et ... Molière! Qui revient pour cet été 2015 avec Le Malade imaginaire. Ce sera la troisième pièce de Molière portée sur les scènes de Villers-la-Ville, après Dom Juan (mis en scène par Armand Delcampe) en 1999 et L’Avare (mis en scène par Gildas Bourdet) en 2009.

Le Malade imaginaire. C’est l’une des plus célèbres comédies de Molière; toute la gamme des effets comiques y est utilisée: farce, quiproquos, comique de caractères et de mœurs, cocasseries, supercheries ou encore comique de gestes et de mots. Le génie de Molière est d’unir toutes ces sources de comique en les dosant, en mettant l’accent tour à tour sur l’une ou l’autre, et, l’air de rien, d’en faire un petit chef-d’œuvre, considéré comme une anthologie complète et parfaite de son art comique.

Après avoir apprécié le jeu de Michel Kacenelenbogen que nous avions pu voir dans Le Bourgeois gentilhomme au Théâtre Le Public, nous lui avons proposé d’endosser le rôle d’Argan. Il sera entouré d’une belle distribution d’une douzaine de comédiens dans une mise en scène de Patrice Mincke (qui signa quelques beaux succès de la saison passée dans divers théâtres bruxellois, comme Le Portrait de Dorian Gray au Théâtre Royal des Galeries, Orphelins au Théâtre de Poche ou Race au Théâtre Le Public).

Et comme chaque année, une équipe enthousiaste de couturières, d’habilleuses, de charpentiers, menuisiers, ferronniers, peintres, décorateurs, techniciens et régisseurs  s’est affairée, avec le souci du détail, pour porter cette nouvelle création.

"Même s'il peste contre le coût des soins, l'hypocondriaque Argan ne peut se passer des médecins. Il rêve pour sa fille d'un mari praticien, le pédant Diafoirus. Or Angélique aime Cléante et refuse son prétendant. Ulcéré, Argan décide de le déshériter, au profit de son hypocrite épouse Béline. Mais c'est sans compter l'aide providentielle de Toinette, l'effrontée servante, qui s'ingéniera à faire triompher la cause des amoureux…"

Voilà un nouveau grand spectacle qui nous vous proposons pour notre 29ème production théâtrale d’été à Villers, puisant dans le génie d’un des plus grands auteurs de théâtre, maître de la comédie satirique dont les personnages, ridicules ou pittoresques, sont devenus des archétypes.

L’été 2015 est donc placé sous le signe de la légèreté et de la drôlerie !

“Quoi de neuf ? Molière !”, disait Sacha Guitry.

MOLIÈRE : UNE VIE VOUÉE AU THÉÂTRE

Jean-Baptiste Poquelin (1622 - 1673) –dit Molière- à voué sa vie au théâtre : auteur, metteur en scène et comédien dont l’influence sur la dramaturgie contemporaine est sans aucune mesure avec celle de n’importe quel autre auteur, au point que son œuvre est aujourd’hui encore la plus représentée.

Après des débuts consacrés à l’écriture de farces (Le Médecin volant, La Jalousie du Barbouillé), et des essais de comédie (L’Etourdi, Le Dépit amoureux), il commence à se trouver avec Les Précieuses ridicules (1659) et continue de s’affirmer avec Sganarelle ou le Cocu imaginaire (1660), L’Ecole des Maris (1661), Les Fâcheux (1661) et Dom Garcie de Navarre (1661).

Il réussit son coup de maître, quelques mois après son mariage avec Armande Béjart, en écrivant L’Ecole des Femmes (1662), la première des comédies de la maturité, en cinq actes et en vers. Infatigable, Molière est à la foi le directeur, l’auteur, le metteur en scène, et l’un des tous premiers acteurs de la troupe à laquelle le roi Louis XIV accorde protection et pension, ce qui n’est pas sans susciter des jalousies. Molière y répond au moyen de deux courtes pièces, La Critique de l’Ecole des Femmes (1663) et L’Impromptu de Versailles (1663) dans lequel il entreprend la réhabilitation du genre comique.

En 1665, Molière écrit Dom Juan ou le Festin de pierre qu’il monte très rapidement pour remplacer à l’affiche Le Tartuffe que la cabale des dévots a réussi à faire interdire. Il crée un protagoniste révolté qui défie toute forme d’autorité ; aucun personnage de notre théâtre n’exerce autant de fascination sur les foules que ce héros complexe et mythique, qui se prête à des interprétations dramatiques sans cesse renouvelées.

En 1666, il écrit Le Misanthrope qui, malgré la profondeur du propose et la finesse du style, ne marche pas. Après cela, Molière écrit beaucoup : une farce, Le Médecin malgré lui (1666), une comédie mythologique, Amphitryon (1668), une comédie d’inspiration bien sombre, George Dandin (1668), et enfin une franche comédie, L’Avare (1668).

Les dernières années de sa vie voient se succéder quelques chefs-d’œuvre : Le Bourgeois gentilhomme (1670), une comédie-ballet dont Lully compose la musique, Les Fourberies de Scapin (1671), une comédie d’intrigue témoignant d’une exceptionnelle maîtrise scénique, Les Femmes savantes (1672), une sévère condamnation des « femmes-docteurs » et du pédantisme, et enfin Le Malade imaginaire (1673), œuvre comique mais hantée par la présence obsédante de la mort. Au coup de la quatrième représentation de cette dernière comédie, Molière est pris de convulsion et s’éteint quelques heures plus tard. Grâce à l’intervention de Louis XIV, dont il n’avait pourtant plus la faveur, il échappe à la fosse commune où finissent les comédiens qui n’ont pu abjurer, et il est enterré de nuit, sans aucune pompe.

LE METTEUR EN SCÈNE : PATRICE MINCKE

Après avoir terminé en 1994 ses études au Conservatoire de Bruxelles en déclamation et art dramatique, et avoir suivi les cours du Centre d’Etudes Théâtrales, Patrice Mincke s’est dirigé vers le jeu puis vers la mise en scène.

Il a notamment joué aux Théâtre Royal des Galeries, au Théâtre de la Toison d’Or, à la Comédie Claude Volter ; il a été jouteur à la Ligue d’Improvisation Belge de 1995 à 2003, et on a pu le voir en 2010 dans le rôle de Buckingham dans Milady d’Eric-Emmanuel Schmitt (mise en scène de Pascal Racan).

En tant que metteur en scène, il a travaillé entre autres au Théâtre de Poche (Orphelins de Dennis Kelly), au Théâtre Royal des Galeries (Le Portrait de Dorian Gray d’Oscar Wilde, Une Table pour 6 de Alan Ayckbourn, La Vérité de Florian Zeller, L’Amour est Enfant de salaud de Alan Ayckbourn), au Théâtre Le Public et au Théâtre de Namur (Race de David Mamet), au TTO (L’Ascenseur de Marc Moulin), au Château du Karreveld (Légendes de la Forêt viennoise de von Horvath), au Zone Urbaine Théâtre (La Société des Loisirs de François Archambault). La saison prochaine, il montera L’Avare au Théâtre Royal du Parc et Tu te souviendras de moi de François Archambault à l’Atelier Théâtre Jean Vilar.

Il est Lauréat du Prix Jacques Huisman 2011 (stage auprès de Denis Marleau au TNM de Montréal de janvier à mars 2012).

ABORDER LE MALADE IMAGINAIRE

Dernière pièce de Molière, Le Malade imaginaire est aussi son dernier, peut-être son plus grand pied-de-nez : l’auteur se sait malade, il sent que Louis XIV se détourne de lui, et plutôt que de s’en affaiblir il s’en renforce encore. Il continue à tourner en ridicule ses contemporains, comme il l’a toujours fait, mais cette fois il se moque aussi des détracteurs de son théâtre et même de la Mort qui le menace. Bref, Molière est auteur jusqu’au bout des ongles : en situation de crise, c’est dans l’écriture qu’il rebondit. Avec plus d’insolence que jamais : il est malade et se moque des médecins, il va mourir et fait dire à Béralde « (Molière) a ses raisons pour ne point vouloir de remède : il soutient que cela n’est permis qu’aux gens vigoureux et robustes ».

Aborder ce classique des classiques peut être paralysant pour un metteur en scène … mais le placer sur un piédestal, en faire une pièce de musée serait justement contraire à sa nature première de pied-de-nez ! C’est pourquoi j’ai choisi de l’aborder de façon décomplexée, avec toute la sincérité mais aussi toute la fantaisie qu’il mérite : nous tâcherons de donner à chaque personnage la complexité dont Molière l’a doté, mais nous n’oublierons pas pour autant de nous amuser !

De quoi nous parle ce Malade imaginaire aujourd’hui ? S’agit-il encore de dénoncer l’ignorance totale des médecins ? Même s’il ne me semble pas inutile de rappeler qu’une certaine méfiance et un certain libre arbitre sont toujours bons à cultiver face aux affirmations de certains de nos spécialistes actuels, il me paraîtrait idiot d’affirmer que la médecine est inutile ou nuisible. Cette pièce aurait donc perdu sa pertinence ?

Loin de là. Si on se penche sur la situation de l’auteur – un mourant qui veut regarder la vérité en face – et sur la médecine qu’il dénonce – une pourvoyeuse de faux espoirs plus que de réelles solutions – le message nous paraît tout à coup limpide et d’une actualité intacte : Molière nous interroge sur notre hypocrisie face à une vérité qui fait mal, sur notre faculté à nous mentir à nous-mêmes.

Argan, en bon égocentrique qu’il est, souhaite ardemment être malade pour qu’on s’occupe de lui ; mais il craint tout aussi ardemment de l’être, par peur de voir disparaître ce qui lui est le plus cher au monde : lui. La « vérité qui fait mal », pour lui, c’est d’entendre qu’il est en bonne santé et qu’il ne nécessite pas plus d’attentions que les autres.

Molière nous le montre tiraillé, tout au long de la pièce, entre deux catégories de personnes : ceux qui l’aiment et qui lui disent ce qu’il n’aime pas entendre, et ceux qui ne l’aiment pas et qui lui disent ce qu’il aime entendre. Il s’entoure de « yes men » qui profitent de lui en le berçant d’illusions, et veut se débarrasser de ceux qui sont (trop) sincères avec lui. Ce qui me semble être une situation tout à fait actuelle : il y a, dans mon entourage, une kyrielle d’Argan ; et d’ailleurs, peut-être en suis-je un moi-même …

        Patrice Mincke, metteur en scène

UNE CO-PRODUCTION DE DEL DIFFUSION VILLERS ET DU THÉÂTRE LE PUBLIC

Avec le concours de
Le Ministère de la Culture de la Fédération Wallonie-Bruxelles (Service du Théâtre)
Le Commissariat général au Tourisme de la Région wallonne
La Province du Brabant wallon
L’Abbaye de Villers
L’Administration communale de Villers-la-Ville
Le Syndicat d’Initiative
La Régie des Bâtiments
La Direction générale de l’Aménagement du Territoire, du Logement et du Patrimoine de la Région wallonne

Avec le partenariat officiel de
AUDI FINANCE – DUVEL – VALENS – LA LOTERIE NATIONALE – LA UNE – VIVACITE– TV COM – VLAN BW – LE SOIR – LE VIF/ L'EXPRESS

Avec la collaboration de
HECHT – PLANTIN - RENT A CAR – DE CONINCK WINE & SPIRIT

2014 - PINOCCHIO

Du 15 juillet au 9 août 2014
18 représentations
15.000 spectateurs

Mise en scène : STEPHEN SHANK
D’après le récit de CARLO COLLODI
Adaptation : PATRICK de LONGRÉE

Un spectacle enfants admis, et ravis, qui ne doit rien au père Disney
… Du bon « vieux » théâtre, avec tous les ingrédients des tréteaux, masques et costumes griffés Thierry Bosquet, accessoires de carton, les plus simples donc les plus ouverts (Eugénie Obolensky). Il sont 12 comédiens qui croquent leur 70 personnages sur le vif, les rhabillent et les déshabillent au fil des rôles. Ils s’approprient l’espace en se déployant ou s’agglutinant, formant un chœur (en bleu de travail) qui apparaît et s’évanouit par magie, jonglant avec des trappes, s’étageant sur des pentes… (décors de Patrick de Longrée)… Le lumière de Christian Stenuit assume la magie du lieu, l’habille de projections, lui donne des ombres lunaires, des éclats de feu. La musique choisie par Stephen Shank, orchestrée et mise en ondes par Laurent Beumier, un as du décor sonore, mixte Aznavour, Sinatra, Presley, Nino Rota, Queen, Gershwin et bien d’autres encore, entre cinéma, chanson, opéra, une musique généreuse qui prend en relais le non-dit, les ambiances, les transitions et donne un petit air de comédie musicale à Pinocchio, d’autant que la danse chorale y même ses entrechats. Parmi ces bateleurs de l’abbaye, une étoile, une de ces apparitions dont on se dit que c’est lui et personne d’autre : Maroine Amimi, déjà fêté au Prix de la Critique. Il est pantin de bois, il devient sale gosse, qui n’en fait qu’à sa tête, tendre, cruel, paresseux, qui tire plus d’une fois sur les moustaches de la mort et s’incarne enfin, non sans une pointe de regret, en « un petit garçon comme il faut » …
Le Soir

AFFICHE & PHOTOGRAPHIES

  • Affiche Pinocchio 2014

  • Pinocchio 1

  • Pinocchio 3

  • Pinocchio 4

  • Pinocchio 8

  • Pinocchio 5

  • Pinocchio 6

  • Pinocchio 7

  • Pinocchio 9

La célèbre marionnette a enchanté les ruines dans une version ébouriffante aux allures de farce
… Des costumes extravagants, des visages enfarinés, un chœur antique de type burlesque, un jeu physique… pas de doute, la commedia dell’arte est venue glisser quelques-uns de ses principaux ingrédients dans la soupe villersoise cette année… Le spectacle est bondissant et enlevé, les personnages jaillissent et disparaissent sans préavis, servi par les magnifiques éclairages de Christian Stenuit, sur les pierres nues de l’abbaye, ce Pinocchio ne provoque pas de baîllement chez les enfants, même après 23h. Pari tenu pour le premier spectacle familial à Villers…
L’Avenir

Cette année, la véritable histoire de Pinocchio prend vie à Villers-la-Ville
… Pour cette nouvelle mise en scène estivale signée Stephen Shank, la réalisation a installé la plus grande scène jamais réalisée pour une production théâtrale dans l’abbaye. Une installation scénique en étages déployée sur plus de 120 mètres. Les comédiens aux costumes baroques chatoyants apparaissent au gré du spectacle entre les étages ou les arcades de pierres anciennes formant le fond de la scène… Le jeune acteur Maroine Amimi monté sur ressorts incarne avec excellence le pantin de bois…
La Libre

Villers offre son propre univers à Pinocchio, des farces et de la danse
… L’adaptation reste très originale. Au moment de la transformation du pantin en petit garçon, le comédien qui incarne Pinocchio avec une énergie et une fantaisie débordantes, Maroine Amimi, est réellement éblouissant. Cette scène tourne à la chorégraphie et ce n’est pas la seule. Ce spectacle a un côté comédie musicale… Il y a aussi de somptueux costumes, celui de la fée notamment…
La Dernière Heure

LA DISTRIBUTION

MAROINE AMIMI : Pinocchio
PASCAL RACAN : Le Roi – Maître Cerise – Le Renard – Le Brigand – Charon – Le Thon – La Compagnie
DENIS CARPENTIER
 : Le Grillon – Un Enfant – La Compagnie
CÉDRIC CERBARA
 : Un Médecin – Un Fossoyeur – Un Enfant – Un Rameur – Un Brigand – La Compagnie
TONI D'ANTONIO
 : Mangefeu – Le Directeur de Théâtre – Un Poisson – Un Enfant –La Compagnie
MARC DE ROY
 : Le Chat – Un Brigand – Un Médecin – Un Fossoyeur – Un Enfant – Un Poisson – La Compagnie
VINCENT HUERTAS
 : Un Gendarme – Un Voisin – Un Garçon d’Auberge – Arlequin – Un Médecin – Un Fossoyeur – Un Enfant – Un Poisson – La Compagnie
JEAN-LOUIS LECLERCQ
 : Gepetto – Un Médecin – Un Fossoyeur – La Compagnie
PETER NINANE : Lumignon - Un Gendarme – Un Médecin – Un Fossoyeur –Un Poisson – La Compagnie
BENOIT PAUWELS
 : L’Aubergiste – L’Ouvreur – Le Convoyeur – Polichinelle – La Compagnie
SYLVIE PEREDEREJEW
 : La Fille – La Jeune Fille – La Fée Reine – Colombine – La Chèvre
JEAN-FRANÇOIS ROSSION
 : Le Directeur du Cirque – Un Médecin – Un Fossoyeur – Un Enfant – Un Poisson - La Compagnie

L’ÉQUIPE DE RÉALISATION

 Mise en scène : STEPHEN SHANK
D’après le récit de : CARLO COLLODI
Adaptation: PATRICK de LONGRÉE
Dramaturgie : STEPHEN SHANK
Assistant à la mise en scène : LUIS VERGARA SANTIAGO
Création des Costumes : THIERRY BOSQUET
Scénographie : PATRICK de LONGRÉE
Création des Lumières : CHRISTIAN STENUIT
Création des Accessoires : EUGENIE OBOLENSKY
Confection des costumes : COSTHEA
Décor sonore : LAURENT BEUMIER
Création des Maquillages : DJENNIFER MERDJAN
Concepteur des Bagarres : CÉDRIC CERBARA
Assistante à la Réalisation : SYLVIE PEREDEREJEW
Régie de plateau : DAVID DETIENNE
Régie tops : LUIS VERGARA SANTIAGO
Régie lumières : DIDIER COUNEN – LUC DE CLIMMER
Régie son : BENOIT DAGNELIES – SYLVAIN ROBYNS
Habilleuse : MARIANNE BRACONNIER
Construction des décors : JEAN-JACQUES ALLART – OLIVIER DE BONDT – FRANCIS DEBON – DAVID DETIENNE – PHILIPPE HAZEE – OLIVIER WATERKEYN
Peintures des décors : OLIVIER WATERKEYN
Maquilleuses : LAURE BERTHOLD – SAORI MATSUI
Installation son et lumières : CHRISTIAN AIGEUR – YANN BOELS – DIDIER COUNEN – STEVE DAULNE – DIDIER DEWAELE – JONATHAN GROGNARD – JOEL VANDENBERGE – PHILIPPE VAN DERPERREN – DAVID VERBORG
Graphisme : DAVID-SAMUËL COURTOIS
Responsable jobistes : BENJAMIN DELISSE
Accueil reservations : SANDRA BRENDERS

Produit par RINUS VANELSLANDER & PATRICK de LONGRÉE

LES AVENTURES D’UN PANTIN

De bois et de chair. Un jour, tombée de l’arbre auquel elle était attachée depuis fort longtemps, la branche que ramasse le vieux Geppetto renferme un tel désir de vivre qu’elle se met à parler. Il décide d’en tirer un pantin de bois qu’il va appeler Pinocchio. Mais le pantin s’agite et part à la découverte du monde. Pourquoi se fatiguer à user ses culottes sur les bancs d’école alors qu’il suffit d’apprendre en allant au théâtre de marionnettes, de devenir riche en plantant ses écus dans un champ, ou de s’amuser au pays des jouets ?

Et il se laissera rapidement entraîner dans de rocambolesques aventures en croisant le montreur de marionnettes Mangefeu, le Grillon qui tente de le remettre dans le droit chemin, le Chat et le Renard qui le poursuivent et le pendent. La Fée bleue le sauve. Son nez s’allonge à chaque mensonge … Il part ensuite avec son ami Lumignon pour le Pays des jouets, et ils sont transformés tous les deux en ânes. La Fée le sauve à nouveau et il part à la recherche de Geppetto qu’il retrouve dans le ventre de la baleine. Finalement, la fée coupera les fils du pantin qui deviendra un véritable petit garçon ...

Le seul métier qui l’intéresse est celui de vagabond ; il lui permet de s’amuser du matin au soir. Il rejette l’apprentissage, l’éducation, la famille et le travail. Pour Pinocchio rien n’est jamais définitif, pas même la mort. Et il y est confronté : la fée ressort de sa tombe et Geppetto du ventre de la baleine ! Pinocchio est ainsi un rêve d’enfant où ceux que l’on aime ne meurent jamais. Libre, drôle, jamais fatigué, aussi à l’aise pour parler aux hommes qu’aux animaux, aussi heureux dans les airs que sous l’eau, il est, comme beaucoup d’enfants, aussi paresseux que généreux et aussi joyeux qu’il peut être désespéré de perdre l’amour de ceux qu’il aime mais néglige.

Ce n’est qu’après bien des mésaventures et déconvenues qu’il saura se méfier des gredins de grand chemin, des voleurs d’enfants et autres bonimenteurs, pouvant à la longue contrôler lui-même la longueur de son nez … C’est ce Pinocchio-là, histoire à la fois effrayante, déchirante et en même temps extrêmement drôle et fantasque qui sera portée sur les scènes de Villers-la-Ville. Une histoire à laquelle tous les enfants et les adultes qui ont déjà été pris dans un dilemme, qui ont déjà dû mentir à ceux qu’ils aiment, ne peuvent manquer de s’identifier, le cœur battant.

À propos de l’œuvre. Les Aventures de Pinocchio, Histoire d’un Pantin est le chef-d’œuvre incontesté de la littérature enfantine italienne. Au départ, La Storia di un Burattino (Histoire d’un Pantin) paraît en feuilleton dans le Giornale per i Bambini, hebdomadaire fondé à Rome par F. Martini et dirigé par Guido Biagi, à partir du premier numéro (7 juillet 1881) jusqu’en janvier 1883, avec plusieurs interruptions. « Je t’envoie cette « bambinata » (gaminerie) écrit Collodi à Biagi ; fais-en ce que tu veux ; mais si tu la prends, paie-la moi bien pour me donner envie de la continuer ». Effectivement, Collodi termine à plusieurs reprises brutalement son feuilleton, notamment en crucifiant Pinocchio, mais le jeune public proteste. De là, la légende suivant laquelle il s’agit d’une ouvre bâclée, et que l’auteur n’aurait composée que pour éponger des dettes de jeu. Le texte est publié en volume sous le titre Le Avventure di Pinocchio, par l’éditeur Piaggi, en 1883.

Les recherches récentes ont montré que ces interruptions ainsi que les incohérences de l’œuvre ont un tout autre sens : elles prouvent au contraire qu’il s’agit d’un texte où l’auteur se livre tout entier, avec des réticences et des pudeurs. Les références perpétuelles au folklore toscan pourraient bien être le signe qu’il s’agit aussi d’un texte autobiographique, où l’artiste exprime ses souvenirs d’enfance et de jeunesse, ses contradictions, ses arrière-pensées et ses obsessions.

Les analyses sont multiples. « Le bois dont est taillé Pinocchio, c’est l’humanité » écrit Benedetto Croce dans Letteratura de la Nuova Italia. D’autres notent que l’œuvre est construite tout entière comme la Bible, sur la théorie de la désobéissance, du salut et de la rédemption. Autre interprétation : l’éducation est moins, en fin de compte, une affaire de conseils venus de l’extérieur que d’expérience concrète : c’est une prise de conscience. « Pinocchio semble écouter toutes les recommandations mais n’en fait qu’à sa tête ».

Autre notation sans doute capitale : le bilan que tente Pinocchio qui n’est plus Pinocchio à la dernière page du livre et qu’il faut peut-être lire par antiphrase : « Comme j’étais amusant quand j’étais un pantin… et comme je suis content à présent d’être devenu un petit garçon comme il faut ». Cette mélancolique profession de foi fut reprochée à l’auteur. « C’est possible, répondit-il, mais je ne me souviens pas d’avoir terminé ainsi ».

L’immense succès de Pinocchio semble du à cette ambiguïté : les parents et enseignants apprécient sont « moralisme » ; les enfants au contraire sont heureux de retrouver en lui le bois dont ils sont faits ; ils projettent sur ce personnage toutes les envies de désobéissance qui entrent dans leur volonté de vivre.

L’AUTEUR : CARLO COLLODI

Une vie de Lettres. Carlo Lorenzini (de son vrai nom) est né le 24 novembre 1826 à Florence ; il y meurt le 26 novembre 1890. Il est l’aîné d’une famille de dix enfants; son père est cuisinier et sa mère domestique des marquis Ginori-Garzoni qui ne cesseront de protéger la famille Lorenzini. Après des études de Rhétorique et Philosophie, il travaille comme commis, puis comme rédacteur à la librairie Piatti de Florence. En 1848, il combat en Lombardie avec les volontaires toscans engagés dans la première guerre d’indépendance contre les Autrichiens et il fonde le journal satirique et libéral Il Lampione.

Durant ces années, il écrit des romans et des pièces de théâtre, en prenant le pseudonyme de Collodi, du nom du bourg natal de sa mère (en Toscane). Il continue à écrire, même lorsqu’il devient employé, à partir de 1860, à la commission florentine de censure théâtrale (lui, dont le travail a été censuré !). Il écrit alors dans de nombreux journaux, notamment La Nazione, Il Fanfulla et La Gazetta d’Italia. En 1872, il connaît un succès au théâtre Niccolini à Florence avec sa comédie L’Onore del Marito.

En 1875, il débute sa collaboration avec les libraires-éditeurs Paggi, spécialisés dans la littérature pédagogique, qui publieront, outre Pinocchio et plusieurs recueils d’articles, tous ses livres scolaires : traductions des contes de Perrault et de Madame Leprince de Beaumont, rajeunissement de la série des Giannettino du pédagogue Parraviccini. Dans le sillage de ce livre, paraissent entre 1878 et 1881 une série de romans plus ou moins pédagogiques : Minuzzolo, L’Abbaco di Gianettino, La Geografia di Gianettino, La Grammatica de Gianettino, Il Viaggio de Gianettino per l’Italia, etc. Pourtant l’homme Collodi, malgré son intérêt pour les théories pédagogiques, en était méfiant. Il y voyait une menace à la liberté individuelle.
La tension entre obéissance et liberté, éducation de groupe et liberté individuelle, est un des grands thèmes centraux de Collodi dans Pinocchio qui est, on ne peut le nier, un conte sur la transgression et la nécessité de conformité.

En 1878, il est nommé Chevalier de la Couronne d’Italie et en 1881 il prend sa retraite de fonctionnaire préfectoral. Il débute alors, dès 1881, la parution en feuilleton des Avventure di Pinocchio dans le Giornale per i Bambini ; le dernier chapitre paraîtra en 1883. Et cette année-là sortira la première édition, illustrée par Enrico Mazzanti, des Aventures de Pinocchio en volume comprenant les sommaires des trente-six chapitres.

Collodi écrit encore par la suite Occhi e Nasi, Storie Allegre, Note Gaie et Divagazioni critico-umoristiche. Ces deux derniers ouvrages connaissent une publication posthume, car la mort de Collodi survient à Florence en 1890, alors qu’il préparait un nouveau roman pour enfants.

Une œuvre inclassable. On peut se demander à quel genre littéraire appartiennent les Aventures de Pinocchio. La discussion à ce sujet est probablement interminable. Prenons l’avis de Patrick Roegiers (qui adapta et mit en scène l’œuvre en 1976 avec le Théâtre Provisoire) : À nos yeux, Pinocchio est le contraire du conte innocent et merveilleux que l’on s’obstine à nous présenter depuis trois quarts de siècle. Il s’agit pour nous de restituer, d’urgence et au plus grand nombre, le contenu profondément subversif, anarchique et violent, fantasmatique et terrifiant du conte de Collodi. Bref, l’opposé de la version droitière et récupératrice qu’en donna Walt Disney.

Si Collodi inaugure son récit par une référence à la convention et à la tradition du conte de fées (Il était une fois …), c’est surtout pour faire un gag et pour prévenir par cette fausse piste immédiatement dénoncée de l’originalité de son projet. Car Pinocchio, comme toute œuvre vraiment forte, est probablement inclassable, ou définit son genre à elle seule. Le roman de Collodi tient à la fois du genre épique et du genre picaresque, et peut sans conteste figurer dans la catégorie des récits d’aventures. L’aventure n’est pas seulement thématique dans Pinocchio, elle est aussi formelle ; il y a une aventure dans le langage même. C’est un texte qui va à l’aventure.

Pinocchio évolue dans des paysages qui n’ont pas de définitions, ou des définitions univoques, ou floues. Les personnages eux-mêmes ne sont pas vraiment décrits et se prêtent à un grand éventail d’interprétations par l’imaginaire. Gérard Genot (dans son livre Analyse structurelle de «Pinocchio») : On a observé que les descriptions de Pinocchio ne sont pas des déviations ; en fait, elles motivent une action, elles ne sont que la mise en place d’un objet qui sera ensuite utilisé ou interprété dans la suite immédiate de l’action. C’est là, nous semble-t-il, qu’il faut chercher la raison de cette vie intense, mais subconsciente, des données perceptives de Pinocchio. Le caractère lacunaire des descriptions collodiennes offre donc une grande liberté à l’imagination.

METTRE EN SCENE « PINOCCHIO »

Pinocchio dans les ruines de Villers la Ville. Comment ? Une compagnie s’installe et lance un spectacle. Elle est interrompue par un nouveau petit jeune et elle le met à l’épreuve de la performance.  Comment intégrer ce nouveau venu? Faut-il l’intégrer ? Comment le tester ? Rien de plus simple ! Tenter d’assumer le rôle qu’on lui donne en improvisant face aux mauvais tours qu’on lui concocte, aux bâtons qu’on lui met dans roue. On l’acculera à jouer son propre rôle et on improvisera les aventures qui le mettront en danger, le testeront, lui poseront dilemme. On le forcera ou on l’inspirera à faire des choix. Un apprentissage rituel et la connivence de dix acteurs et d’une actrice pousseront le petit Pinocchio à trébucher, avancer, trébucher encore et à se positionner entre conformité et transgression, entre action commune et liberté individuelle.

Pourquoi ? « Il était une fois, un roi. Non, vous vous trompez… Il était une fois un morceau de bois. » Lorsque j’ai lu ces premiers mots de l’œuvre originale de Collodi Les Aventures de Pinocchio, Histoire d’un Pantin, je savais qu’il y aurait sur scène un morceau de bois. Je savais aussi qu’il y aurait un roi. Le Roi serait Claudius, le beau père d’Hamlet, ce roi qui élimine son frère et se disjoint devant la lutte acharnée entre raison et nature. Le morceau de bois serait une branche d’arbre, cueillie dans les bois de Villers. Le roi serait la raison, le bois serait la nature.

En 1995, Villers accueillait Hamlet qui observe, écoute et pense. Vingt ans plus tard on y découvre Pinocchio qui écoute peu, voit tout et agit. Grande tragédie de notre occident édenté, Hamlet s’écrie : « Le monde est détraqué. O malédiction que je sois né pour le remettre en ordre. » On découvre chez Shakespeare un être commis à une grande action et incapable de l’accomplir. On a dit qu’Hamlet est piégé entre savoir et agir, une tension qui génère une impuissance: plus et mieux il sait ce qu’il doit faire, moins il lui est possible de le faire.

Avec Pinocchio, on démasque une âme curieuse, instinctive, anarchique, prompte à rejeter chaque charge qu’on lui impose et découvrant petit à petit comment gérer les occasions qui lui sont offertes.  Hamlet et Pinocchio, le pile et le face d’un même personnage, l’un qui tente et qui tombe, l’autre qui trébuche, rit, se relève et se met en marche.

Pinocchio trie; il ne se paralyse pas. Face à ses incapacités, il agit. In fine, il choisira l’originalité et la liberté individuelle au sein d’une communauté solidaire.

L’histoire de la vie. Plus je lisais Collodi, plus je regrettais la lecture de Walt Disney qui nous a précédé et subsiste encore aujourd’hui comme référence majeure. Enfant, j’étais resté hésitant devant cette histoire légère aux couleurs de livres de coloriage ou de peinture chiffrée, moi qui aimais la peinture épaisse, les tubes de couleurs, les fresques larges, les mosaïques fines et les prisonniers bruts et esquissés de Michel-Ange à l’Accademia de Florence. Je ne m’y retrouvais pas.

Le grand Walt m’avait servi sur un plateau des idées simplistes, moralisatrices que je n’ai pas retrouvées ni plus tard ni encore aujourd’hui dans l’original. Ce qu’il avait capté par contre qui est présent dans la trame entière de Collodi, c’est un sens du plaisir. Mais le plaisir est tellement plus grand lorsqu’il suit la douleur. Et la douleur, Disney l’avait oubliée.

Disney a popularisé, par intrigue bâtarde interposée, des couleurs légères à nos perceptions de Pinocchio. Le criquet vit, la conscience perdure. Chez Collodi, Pinocchio écrase le grillon à coup de marteau,  son ombre réapparait. Chez Disney, si les adultes sont coquins, ils restent cocasses et bons. Or le Chat et le Renard que Pinocchio rencontre sur sa route ne sont pas de fieffés acteurs-arnaqueurs, se sont des bandits, des assassins, qui le pendent froidement. Chez Collodi, l’adulte trouve son bonheur en monnayant les enfants à un directeur de cirque sadique qui prend plaisir publiquement à humilier dans la douleur ses protégés. Un juge corrompu est acheté d’un mensonge par Pinocchio qui en retrouve la liberté. La différence entre mensonge et vérité n’est pas aussi grande que l’on pourrait le croire. Je ne puis oublier les racines de Pinocchio: Geppetto le taille en hurlant dans un morceau de bois dans l’espoir d’en faire un objet mécanique à montrer aux foules, et grâce auquel il espère s’enrichir.

Il a été dit que « la tâche de Disney n'était pas de représenter le conte de Collodi dans son intégralité sur l'écran mais d'en distiller assez de bonnes aventures pour en faire une histoire simple et satisfaisante ». Or l’histoire originale n’est ni simple, ni satisfaisante. C’est l’histoire de la vie même et elle pose et distille questions sur questions à l’infini sans y répondre et sollicitant du lecteur une volée de réponses concevables, envisageables, imaginables. Et c’est, sans doute, cette habileté à permettre des lectures multiples qui est l’essence même de la longévité et l’universalité du livre et des aventures du petit bonhomme au nez long.

Collodi ne nous dépeint pas un garçon devenu adulte.  Il nous fait deviner, il fait briller, tout le potentiel du devenir. Pinocchio célèbre le devenir au sein d’une communauté, il chante le tracé, grâce à des gestes imparfaits, d’un chemin au milieu d’un monde imparfait.

        Stephen Shank, metteur en scène

POVERO PINOCCHIO

Parabole psychanalytique. Mettre en scène Pinocchio relève du défi. Ce serait comme mettre en scène La Bible, Le Bhagavad Gita, L’Odyssée ou La Divine Comédie.  

En le lisant en ce début du XXIe Siècle, cette œuvre du XIXe m’apparaissait comme une Flute Enchantée où le livret et la musique restaient à composer ; ce serait un chemin initiatique où un garçon apprend à faire des choix et à comprendre ce que c’est devenir adulte. Il trace son parcours sans l’aide d’adultes en qui il pourrait avoir confiance. Il n’y a pas une seule autorité civile, ni religieuse, pas un adulte modèle, exemplaire ou compétent, même décent dans l’œuvre de Collodi selon Wunderlich et Morissey dans leur étude sur le pantin.

C’est une petite fille qui grandit autour de lui, alors qu’il trébuche, qui est la seule à le seconder. La Fée bleue aux cheveux indigo se transforme de petite fille en fille mourante, puis en grande sœur, amante presque, puis mère avant de disparaître. Elle est réaliste. Elle semble parfois froide et distante, parfois tendre. Elle est néanmoins omniprésente et tout autant insaisissable, lunaire, quasi imaginaire avec un don étrange d’ubiquité. Elle n’explique jamais pourquoi elle est là ni d’où elle vient. Elle est sans doute le comment premier de l’aventure, la main qui met l’intrigue en route, la main qui sous-tend : la mater matuta originelle, la déesse de la maturation, de l’aurore, du commencement, de la venue au monde.

Umberto Eco écrira, « …bien qu’écrit avec un langage simple, Pinocchio n’est pas un livre simple… Il ne se limite pas à une morale simple, élémentaire ou basique. … Il nous ouvre plutôt des portes sur une multitude de possibilités. »

L’auteur du Nom de la Rose (qui fut créé pour le théâtre à l’Abbaye de Villers en 2011), a composé un petit livre Povero Pinocchio ! : une collection de jeux linguistiques créés pour ses élèves à l’Université de Bologne. Il s’agissait d’écrire à neuf un épisode des aventures  de Pinocchio en utilisant uniquement des mots commençant par la lettre « P ». Le but ? Améliorer et embellir le vocabulaire des étudiants. Les derniers mots du livre sont : « Paradoxal ! Possible ? Poupée,  primate ? Peste protéiforme ! Peter Pan. Proverbiale parabole pratiquement psychanalytique

Thèmes et approches du jeu. Mon approche restera fidèle à ce que je sais de la vie à ce jour, et aux thèmes éternels et récurrents qui me poursuivent et qui se glanent en larges brassages chez Collodi: la vulnérabilité, le choix, la transformation, le devenir, la filiation, Jonas, la passion, la création, le sacrifice, la lumière, le plaisir.

La compagnie est le chœur antique ; elle donne voix au vieux conteur Toscan qui aurait raconté les histoires avec verve et tendresse autour du feu, ou disant La Divine Comédie de Dante. La compagnie est le chœur au service de la fée au don d’ubiquité, ce sont les artisans improvisateurs de l’intrigue qui se tisse comme celle des mille et une nuits qui n’osent trouver leur fin.

Collodi est d’une grande efficacité : il privilégie l’imagination et une narration d’aventure, qui s’invente au fur et à mesure du déroulement de l’histoire dans une grande économie de moyen. La compagnie devenait l’outil de base évident pour transcrire ce style à la scène : la connivence simple d’un chœur qui met en place, commente, pousse en avant pour plus de septante silhouettes de personnages. Travailler sur une compagnie en bleus de travail qui se transforme et trouve ce dont il a besoin sur le tas serait le parallèle à l’écriture de Collodi. On serait dans un jeu qui se crée au fur et à mesure du spectacle, donc dans le plaisir absolu du jeu et de la création comme Collodi l’avait connu à l’écriture.

Par son économie dans la narration, par des dialogues simples et directs dans un style très graphique, Collodi, comme tout bon conteur, nous mène du verbe au drame psychologique, de la vie consciente à l’inconsciente, d’une mécanique de rappel à la mémoire, et donc au plaisir premier de la scène.

Combiner le brut de bleus de travail rendus uniques, distincts et remarquables grâce à la touche de Thierry Bosquet et les joindre à des personnages imaginaires, fantasques et déraisonnables est la gageure des costumes réalisés chez Costhéa. Ils incarnent la dualité de la narration simple du chœur d’où s’échappent dans un jeu physique des situations incarnées au ton des  images de Duccio, Le Caravage, Daumier, Mozart, Scarlatti, Rossini, Watteau, Goya, Elvis Presley, Gerswin, et encore …

        Stephen Shank, metteur en scène

LE METTEUR EN SCÈNE : STEPHEN SHANK

Stephen Shank est né en Belgique de parents américains. Il est basé à Bruxelles, d'où il travaille comme metteur en scène et comme acteur. Il a déjà réalisé cinq mises en scène à Villers-la-Ville : Images de la Vie de Saint François d’Assise de Michel de Ghelderode (1998), La Reine Margot d’après Alexandre Dumas (2001), Les Misérables d’après Victor Hugo (2002), La Balade du Grand Macabre de Michel de Ghelderode (2006) et Le Nom de la Rose d’Umberto Eco (2011).

Stephen Shank a appris à cirer un parquet grâce à madame Andrée ; à coudre un ourlet grâce à mademoiselle Pauwels ; à planter une pomme de terre grâce à Marcel; à voir et sentir la différence entre un pronom démonstratif et un pronom possessif grâce à mademoiselle Verdoodt ; à poser les questions pointues sur son propre travail grâce à madame Cancelier ; à voir le beau en toutes choses grâce à son père et sa mère qui lui imprimèrent aussi le sens de la tendresse, le goût des mots et de leurs sens multiples ; il a appris à rire fort et souvent grâce à ses frères et soeurs, à admirer l'homme grâce à Jacques et Jean ; il continue à apprendre à jouir de l'instant, à ne pas juger et à rire encore et encore grâce à ses enfants. Et de sa grand mère maternelle, il a appris qu'avoir des grands pieds donnent une fondation solide à la vie.

Son travail est décrit comme physique, puissant, musical et imagé. Il parcourt le grand répertoire tout comme il est friand de textes littéraires qu'il adapte à la scène. Il tourne depuis sept ans en France, de théâtres en milieu carcéral, avec un monologue émouvant et dérangeant, Voilà, une fausse histoire vraie, la tranche de vie d'un homme qui se détricote dans les vapeurs d’alcool.

Pour DEL Diffusion, il a également mis en scène Les Misérables de Victor Hugo au pied de la butte du Lion de Waterloo à Braine-l’Alleud (septembre 2011).

Le saut de côté crée l’identité.

Jean-Claude Blanc (Collection du T.P.R., 1983)

UNE PRODUCTION DE DEL DIFFUSION VILLERS

Avec le concours de
Le Ministère de la Culture de la Fédération Wallonie-Bruxelles (Service du Théâtre)
Le Commissariat général au Tourisme de la Région wallonne
La Province du Brabant wallon
L’Abbaye de Villers
L’Administration communale de Villers-la-Ville
Le Syndicat d’Initiative
La Régie des Bâtiments
La Direction générale de l’Aménagement du Territoire, du Logement et du Patrimoine de la Région wallonne

Avec le partenariat officiel de
AUDI FINANCE – DUVEL – VALENS – JCB-GAM – ORES – LA LOTERIE NATIONALE – LA UNE – VIVACITE – OUFTIVI – TV COM – VLAN BW – LE SOIR – LE VIF/ L'EXPRESS

Avec la collaboration de
HECHT – PLANTIN – RENT A CAR – VISA/ MASTERCARD – CULLIGAN – DE CONINCK WINE & SPIRIT