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2009 - L'AVARE

Du 14 juillet au 9 août 2009
20 représentations
20.000 spectateurs

Une comédie de Molière
Mise en scène : Gildas Bourdet

Généreux “Avare” à Villers(...)
La mise en scène de Gildas Bourdet s’est coulée dans le chef-d’œuvre, sans chercher l’originalité débraillée mais avec une légère fantaisie dans le jeu et les costumes. Froufroutant, ceux-ci se déclinent en noir et blanc, dans des nuances grises qui en font un Avare vif-argent. Le décor est simple: un coffre géant trône sur la scène. Des portes sur ses côtés permettent le va-et-vient des comédiens, le tout s’ouvre quand Harpagon se fait voler sa cassette pour finalement déborder des écus du maladif épargnant dans un “happy end” moqueur. Sans en faire trop, Michel Poncelet se dépense copieusement dans le rôle de l’Avare, déterminé à épouser Marianne, dont son fils Cléante est amoureux. Souple dans sa dégaine de vieillard rebutant, irrésistible dans les excentricités de son vices, Michel Poncelet –que les habitués du Théâtre des Galeries connaissant bien- manie joliment la ruse sèche de son personnage. Une autre vis comica lui fait face: Marie-Paule Kumps arrache l’hilarité du public (900 spectateurs tout de même) dans le rôle de Frosine, l’entremetteuse, manipulatrice au bon cœur. On ne peut citer chacun des dix comédiens. Pointons toutefois Gérald Wauthia, qui prend plaisir à l’ouvrage, jouant le cocher et le cuisinier avec une truculence contagieuse. Avec cet Avare plaisant, Del Diffusion, organisateur de l’événement, a réussi le pari de monter une pièce intimiste au cœur des imposantes pierres de l’abbaye.
Catherine Makereel, Le Soir, 17 juillet 2009

AFFICHE & PHOTOGRAPHIES

Un « Avare » bien enlevé à Villers
Pour sa première comédie franche dans les ruines de Villers-la-Ville, Del Diffusion a eu la main heureuse. (…) Dans la fameuse scène où il découvre le vol de son or, Michel Poncelet joue à fond des multiples ressources de son art, passant de la folie au comique avec une virtuosité impressionnante. Pourtant archi-connu, ce morceau de bravoure lui a valu une claque retentissante et bien méritée de la part d’un public conquis. La distribution qui l’entoure est irréprochable. Benoît Verhaert campe un La Flèche espiègle et lucide. Gérald Wauthia apporte sa truculente présence à Maître Jacques, cocher et cuisinier d’Harpagon. Marie-Paule Kumps distille ses répliques avec une saveur et une expressivité sans pareilles. Stéphanie Van Vyve témoigne d’une grâce et d’une vivacité dignes de Marivaux, promise malgré elle au vieil usurier. Les seconds rôles sont aussi bien tenus que les figures de premier plan (…). Le rythme, si important dans la comédie, s’avère parfait de bout en bout et maîtrisé dès cette première représentation. Chaque ressort de l’intrigue est armé comme il faut et actionné à point nommé, livrant ses pleins effets. Il n’est jusqu’au dénouement dont l’invraisemblance drolatique lui vaut souvent d’être bâclé qui ne donne ici sa juste mesure, l’auteur s’amusant à y pasticher le classicisme de son temps. Gildas Bourdet a travaillé en orfèvre, dirigeant ses acteurs avec soin, poussant le texte dans toutes ses implications et osant un esprit d’enfance d’une réconfortante fraicheur. Il y a dans son spectacle un petit côté conte de fées à rebours, entre satire et bande dessinée, qui entraine d’emblée la complicité du public. (…) Vraiment, à tout point de vue, voici un des plus heureux « Avare » qu’il nous ait été donné de voir.
Philip Tirard, La Libre Belgique, 17 juillet 2009

Michel Poncelet, un généreux radin des les ruines
(…) Michel Poncelet avait jadis incarné un mémorable Barabbas à Villers-la-Ville. Nul doute que son interprétation d’Harpagon restera également dans les mémoires. Un Harpagon repoussant, méchant, immonde, crasseux, d’une bassesse humaine absolue. Cet homme-là, personne ne peut l’aimer. Il n’est ni attachant ni pathétique, il est juste le plus détestable des hommes. Michel Poncelet prête ses traits à ce personnage fort et lui offre une physionomie particulièrement gratinée, genre SDF du XVIIe siècle : cheveux longs et gras, dentition ravagée, costume sinistre. Poncelet incarne le personnage à merveille, avec beaucoup de générosité et un plaisir perceptible. Sa performance mérite d’être saluée. (…) Une autre prouesse est celle qui consiste à bâtir une troupe autour de cet envahissant Harpagon. Les producteurs, Patrick de Longrée et Rinus Vanelslander (Del Diffusion), ont pu compter sur le savoir-faire du metteur en scène Gildas Bourdet pour y parvenir. Sous sa houlette, d’excellents comédiens s’expriment en regardant dans la même direction. (…)
Ariane Bilteryst, Vers l’Avenir, 17 juillet 2009

Harpagon thésaurise les rappels
(…) Harpagon a été virevoltant, à la fois imprévisible et touchant, souvent ignoble mais maniant humour et quiproquo au mieux de l’intérêt du spectacle. Le public a été ravi et cette première a vu la brillante distribution de Del Diffusion être chaleureusement applaudie. Les spectateurs n’ont pas été avares de remerciements et une demi-douzaine de rappels ont été nécessaires pour calmer leur ardeur. (…)
Marcel Van Caster, La Nouvelle Gazette, 18 juillet 2009

Un Avare qui donne tout !
C’est devenu un lieu commun de parler de spectacle exceptionnel lorsqu’on évoque les soirées d’été dans les ruines de l’ancienne abbaye de Villers-la-Ville. Mais cette version de L’Avare, au programme 2009, le mérite sans aucun doute. (…)
Eddy Przybylski, La Dernière Heure, 17 juillet 2009

LA DISTRIBUTION

MICHEL PONCELET (Harpagon)
MARIE-PAULE KUMPS (Frosine)
BENOIT VERHAERT (La Flèche)
FRÉDÉRIC NYSSEN (Cléante)
DOMINIQUE PATTUELLI (Elise)
VINCENT VANDERBEEKEN (Valère)
STÉPHANIE VAN VYVE (Mariane)
GÉRALD WAUTHIA (Maître Jacques)
JEAN-FRANCOIS ROSSION (La Merluche & Le Commissaire)
FREDDY SICX (Anselme & Brindavoine)
NOËL BAYE (Maître Simon)

L'ÉQUIPE DE RÉALISATION

Mise en scène: GILDAS BOURDET
Création des costumes: CORINNE de LAVELEYE
Scénographie: PATRICK de LONGRÉE
Création des lumières: CHRISTIAN STENUIT
Création des maquillages: JEAN-PIERRE FINOTTO
Assistante à la mise en scène: FRANCE GILMONT
Décor sonore: LAURENT BEUMIER
Accessoires et régie de plateau: PIERRE RONTI – DAVID DETIENNE - NOËL BAYE
Régie son: NICOLAS PERRETIER - QUENTIN HUWAERT
Confection des costumes: MAGHET COSTUMIER - CORINNE de LAVELEYE - JOACHIM LAMEGO DE ALMEIDA - SOPHIE DE CUYPER
Habilleuse: MARIANNE BRACONNIER
Construction des décors: JEAN-JACQUES ALLART - JOËL BOUQUIAUX - OLIVIER DE BONDT - DAVID DETIENNE - STEVE GILLAIN - JEAN-LOUP VANAGT - OLIVIER WATERKEYN
Peintures des décors: OLIVIER WATERKEYN
Coiffures et perruques: VÉRONIQUE LACROIX
Maquilleuses: ÉMILIE ANDRE - MARIE DAVIN - CONSTANCE FORTIN - YESICA RESIMONT - EMMA TOUSSAINT
Opérateurs lumières: DIDIER COUNEN - LUC DE CLIMMER
Installation son et lumières: CHRISTIAN AIGUEUR - LUC DE CLIMMER - DIDIER DEWAELE - DIDIER COUNEN - DIDIER VANNES - CHRISTOPHE LEUBA - JEAN-CLAUDE VERVAECK
Assistant de production: DAVID SAMUËL COURTOIS
Accueil réservations: SANDRA BRENDERS - ALICE DERU - SÉVERINE WEYNE
Produit par: RINUS VANELSLANDER - PATRICK de LONGRÉE

LE METTEUR EN SCÈNE : GILDAS BOURDET

Né en 1947. Après avoir fondé le Théâtre de la Salamandre en 1969 et y avoir créé La vie de Jean-Baptiste Poquelin dit Molière en 1973, Gildas Bourdet est nommé, en octobre 1974, par le Ministère de la Culture, à la direction du Centre Dramatique National du Nord à Tourcoing. En janvier 1982, La Salamandre est promue Théâtre National de la Région Nord/ Pas-de-Calais. En janvier 1989, La Salamandre inaugure le Théâtre Roger Salengro à Lille et s’y installe. En juin 1991, il quitte le Théâtre National de la Région Nord/Pas-de-Calais et devient metteur en scène indépendant dans le cadre de sa Compagnie. Dans ce cadre, il a réalisé de nombreux spectacles dont: Proffolding Follies de P. Aime (Tourcoing, 1974); L’Ombre de E. Schwartz (Festival d’Avignon, 1975); Martin Eden d’après J. London (Lille, 1976); La Station Champbaudet de Labiche (Tourcoing, 1977) Britannicus de Racine (création à Tourcoing puis représentations à Paris au Théâtre de l’Odéon, 1979); Didascalies de Gildas Bourdet (Tourcoing, 1980); Derniers détails de Gildas Bourdet (Tourcoing, 1981); Le Saperleau de Gildas Bourdet (création à Lille, représentations au Festival d’Automne, au Festival d’Avignon, au Théâtre de la Ville à Paris. Tournée en France et à l’Etranger 1982); Les Bas-Fonds d’après Gorki (Tourcoing, 1982); Le Pain dur de Claudel (création à Tourcoing, représentations à Paris au Théâtre de la Porte St Martin et au Théâtre de la Ville, 1984); Une Station service de Gildas Bourdet (Tourcoing et Paris au Théâtre de la Ville, 1985); Les Crachats de la lune de Gildas Bourdet (Tourcoing et Paris au Théâtre de la Ville, 1986); Dialogues des Carmélites de Bernanos (création à l’Opéra de Lille, représentations à Paris au Théâtre de la Porte St Martin. Spectacle coproduit par la Comédie Française 1987); L’Inconvenant de Gildas Bourdet (Tourcoing et Paris au Théâtre de la Colline,1988); Fin de partie de Samuel Beckett (inauguration du Théâtre Roger Salengro, 1988); Les fausses confidences de Marivaux (Lille et Maison des Arts de Créteil, 1989); Le Malade imaginaire de Molière (création à la Comédie Française, représentations à Lille au Théâtre Roger Salengro, 1991); Héritage d’après H. James (Orléans, Théâtre de Paris, Festival d’Angers et de Ramatuelle, 1992); Celui qui dit oui, celui qui dit non de B. Brecht et K. Weil (Tourcoing, 1993); Histoire du soldat de Ramuz et Stravinski (Tourcoing et Théâtre National de Marseille - La Criée,1993); Encore une histoire d’amour de T. Kempinski (Théâtre des Bouffes Parisiens, Théâtre 13 à Paris et Théâtre National de Marseille - La Criée, 1994).

Gildas Bourdet prend la direction du Théâtre National de Marseille - La Criée, le 1er janvier 1995. Il y réalise La bonne âme du Se-Tchouan de B. Brecht (1995); La Mort d’Auguste de R. Weingarten (1995); Les Jumeaux vénitiens de Goldoni (1996 - Molière 97 de la meilleure pièce du répertoire et Molière du meilleur acteur pour Pierre Cassignard); Petit Théâtre sans importance de G. Bourdet (1996); Adam et Eve de J.-Cl. Grumberg (1997); L'Atelier de J.-Cl. Grumberg (1998 - Molière 99 du meilleur metteur en scène, Molière de la meilleure pièce du répertoire, Molière du meilleur auteur, Révélation théâtrale pour Marie-Christine Orry); Le Saperleau de G. Bourdet (1998); La Main Passe de Feydeau (1999); Raisons de Famille de G. Aubert (1999); Les Fausses confidences de Marivaux (2000); Le Malade imaginaire de Molière (2001); Le Jardin des apparences de V. Olmi (2001 - Molière 2001 du Meilleur acteur: Jean-Paul Roussillon). Tous ces spectacles ont effectué des tournées et de longues séries de représentations dans divers théâtres parisiens. En décembre 2001, Gildas Bourdet quitte le Théâtre National de Marseille La Criée.

En juillet 2002, il prend la direction du Théâtre de l’Ouest Parisien à Boulogne-Billancourt. Il ouvre sa saison avec la reprise du Malade Imaginaire de Molière. Et réalise ensuite La reine de beauté de Leenane de M. McDonagh (2002); Séjour pour 8 à Tadécia de L. Girerd (2003); Le roi Victor de L. Calaferte (2004); Les Uns chez les Autres d’Alan Ayckbourn (2004); L’Heureux stratagème de Marivaux (Théâtre National de Nice, 2006); Nuit Blanche de G. Aubert (2006); Le Visiteur d’E.-E. Schmitt (coproduction Théâtre Le Public et Théâtre de Namur, création à Spa, représentations en Belgique, en France et Festival d’Avignon pendant la saison 2006/ 2007).

Gildas Bourdet a écrit de nombreuses pièces: Didascalies (1980), Derniers détails (1981), Le Saperleau (1982 - Prix Lugné Poë décerné par la SACD en 1983, Editions Solin), Une Station service (1985 - Editions Solin), Les Crachats de la lune (1986 - Editions Solin), L’Inconvenant (1988 - Editions Actes Sud-Papiers), Petit Théâtre sans importance (1996 - Editions Actes Sud-Papiers, Les Jumeaux vénitiens (1996, adaptation du texte de Carlo Goldoni, L’Arche éditeur), La main passe (1999, adaptation du texte de Georges Feydeau, Editions Avant-scène), Le Salon (2002, hommage collectif à Raymond Queneau, édition L’Avant-Scène Théâtre), La Reine de beauté de Leenane (2003, adaptation du texte de Martin McDonagh, Editions Avant-scène), Les Uns chez les Autres (2004, adaptation du texte d’Alan Ayckbourn, Editions Avant-scène). Il a mis en scène plusieurs opéras: La Finta Giardiniera de Mozart (direction musicale: Semyon Bychkov, Festival d’Art Lyrique d’Aix- en-Provence, 1984); Don Giovanni de Mozart, (direction musicale: Stefan Soltesz, Festival d’Art Lyrique d’Aix-en-Provence, 1986); Celui qui dit oui, celui qui dit non de Brecht et Weil (direction musicale: Jean-Claude Malgoire, coproduction avec l’Atelier Lyrique de Tourcoing, Théâtre National de Marseille – La Criée, 1993); Histoire du soldat de Ramuz et Stravinski (direction musicale: Jean-Claude Malgoire, coproduction avec l’Atelier Lyrique de Tourcoing, Théâtre National de Marseille – La Criée, 1993) ; Caton d’Utique de Vivaldi (direction musicale: Jean-Claude Malgoire, Atelier Lyrique de Tourcoing, 1998. Repris à l’Opéra Comique, 2000); Orlando de Haendel (direction musicale: Jean-Claude Magloire, création à l’Atelier Lyrique de Tourcoing, 2008).

RENCONTRE AVEC GILDAS BOURDET

Dans votre carrière, Molière a sa petite place: au tout début d’abord avec La vie de Jean-Baptiste Poquelin dit Molière en 1973 au Théâtre de la Salamandre et puis Le Malade imaginaire que vous mettez en scène à la Comédie Française en 1991, un spectacle qui sera repris ensuite à Lille au Théâtre Roger Salengro. Mais ce Malade imaginaire vous poursuit puisque vous le remonterez en 2001 au Théâtre National de Marseille - La Criée et en 2002 au Théâtre de l’Ouest Parisien à Boulogne-Billancourt. Par ailleurs, les statuettes de Molière sont souvent proches de vous et vous recevez, en 1997, le Molière du meilleur spectacle de décentralisation pour Les Jumeaux vénitiens de Goldoni et, en 1999, le Molière du meilleur metteur en scène pour L'Atelier de J.-Cl. Grumberg. Comment abordez-vous votre prochaine mise en scène de L’Avare ?

J’aborde cette mise en scène en Belgique! Je l’aborde avec des acteurs exclusivement belges dont certains que je connais pour avoir déjà travaillé avec eux et d’autres que j'ai choisis au cours auditions et que je vais découvrir pendant nos répétitions. Au cours de ma carrière, je crois avoir travaillé avec dix acteurs belges et à chaque fois, cela a été un réel bonheur, sans doute à cause de l'absence, en Belgique, du vedettariat qui gangrène les scènes françaises. J'espère qu'il en sera de même avec L'Avare. L’autre donnée, c’est la particularité de Villers-la-Ville. On ne fait pas une mise en scène dans un lieu pareil comme on fait une mise en scène dans un théâtre traditionnel doté d’une cage de scène! La prise en compte du lieu passe beaucoup par un travail de scénographie qui intègre l'abbaye elle-même. En ce qui concerne Molière dont j’avais déjà monté Georges Dandin au tout début de ma carrière, il est pour moi comme un compagnon tutélaire. Souvent, lorsque j’écris ou que je mets en scène, je me demande comment il aurait fait. J’ai le sentiment d'une certaine familiarité, d'une certaine intimité avec lui. Mais bien entendu, c'est un maître et un peu un guide, plus que n'importe quel autre dramaturge (sauf peut-être Brecht) j'ai le sentiment d'entrer très naturellement dans son écriture peut-être à cause de l’importance de ce qui tient à l’humour et à la mise à distance de lui-même et des autres qu'il a toujours pratiquée. Je le tiens pour un pessimiste gai, ce qui est à mes yeux une qualité majeure. Malgré le fait que ce soit une comédie, on peut dire que cette pièce a des tonalités sombres, due à la nature des personnages. De ces deux aspects, en privilégierez-vous un ? Je vais tenter de respecter l’équilibre voulu par Molière entre la noirceur de cette pièce où les personnages semblent prêts à tout pour satisfaire leurs intérêts, ou dans le cas d'Harpagon leur obsession, et la part de farce burlesque qui joue comme un contrepoids à cette noirceur. L'Avare est un chef-d'œuvre de notre théâtre comique et j'entends bien m'employer à faire rire. Mais je ne peux évidemment pas ignorer qu'Harpagon est le sujet d'une pathologie inquiétante et dévastatrice qui fait de lui un pater familias omnipotent et menaçant. Un pas plus loin et son état psychique justifierait son enfermement dans ce que l'on appelait à l'époque les "petites maisons", qui étaient les ancêtres de nos asiles psychiatriques.

On aurait tendance à penser que cette pièce est peu morale. Mais faut-il y chercher une morale ?

Non. Si Molière avait voulu écrire une pièce édifiante, il l'aurait fait. Le seul enseignement moral pourrait être que les très jeunes filles ne doivent pas épouser des vieillards et que le mariage d'inclination est préférable au mariage par internet. Mais le théâtre précieux où les bergers épousent des princesses chante cela sur tous les tons depuis longtemps. L’important est plutôt que comme Orgon dans le Tartuffe, comme Arnolphe dans L'Ecole des femmes, comme Jourdain dans Le Bourgeois gentilhomme ou encore comme Argan dans Le Malade imaginaire, Harpagon est un portrait d'homme possédé par une passion névrotique qui le coupe de son entourage et fait de lui un danger pour ses proches. Ce qui passionne manifestement Molière, c'est bien la limite de la pathologie psychique, comme si lui-même pouvait en être potentiellement le sujet. La morale n'a évidemment pas grand-chose à voir dans dérèglements de l'esprit humain.

Cette pièce repose sur une maîtrise absolue des effets comiques, notamment grâce à l’exploitation des quiproquos. Peut-on dire que cette mécanique impose en grande partie sa logique à la mise en scène ?

Oui! Il est pour moi impossible que le quiproquo n’occupe pas toute sa place ! Parce que le quiproquo est à la fois ce qui nous fait beaucoup rire et quelque chose qui nous met systématiquement au bord de la catastrophe, de la découverte ou de la prise de conscience. Donc, le quiproquo crée une sorte de vertige et ne pas le mettre en avant serait une erreur de lecture.

Comment abordez-vous le travail avec les acteurs ?

Je crains d'être un metteur en scène horriblement directif et tatillon. Mais en même temps, j'aime vraiment les acteurs et je leur fais confiance, à condition qu'ils veuillent bien être les interprètes de la partition. Moi-même, je me vis plus comme un chef d’orchestre, c'est-à-dire comme un interprète qui dirige d'autres interprètes, que comme un créateur. Le créateur ici, c'est Molière. Nous autres metteurs en scène, nous sommes des artistes interprètes. A partir du moment où les acteurs font ce que je leur demande et y ajoutent leur génie propre, cela ne peut que bien se passer !

Avez-vous l’expérience du théâtre en plein air et comment se répare un metteur en scène face à un projet de cette envergure?

Il achète un parapluie et un petit tube de crème solaire !! J’ai peu pratiqué le théâtre en plein air, et j'ai un très fort attachement pour la boîte à images qu'est la cage de scène. Mais j'aime aussi varier les règles des jeux auxquels je me soumets. Le plein air va me dicter ses lois. Il faudra faire les choses en plus grand et trouver la manière de préserver les nuances. Mais je crois que j'ai réuni une distribution tout à fait capable de faire ce travail. Pour le reste, me préparer à un tel projet, c'est avant tout pour moi chercher à comprendre ce que la pièce dit au plus secret de l'écriture.

UNE PRODUCTION DE DEL DIFFUSION VILLERS

Avec le concours de:
Le Ministère de la Culture de la Communauté française (Service du Théâtre)
Le Commissariat général au Tourisme de la Région wallonne
La Province du Brabant wallon
L’Abbaye de Villers
L’Administration communale de Villers-la-Ville
La Régie des Bâtiments
La Direction générale de l’Aménagement du territoire, du Logement et du Patrimoine de la Région wallonne
La Commission Royale des Monuments et sites

Avec le partenariat officiel de:
AUDI LEASE – DUVEL – JCB OFFSET – LA UNE – LA PREMIERE –
LE VIF/ L’EXPRESS – LE SOIR TV COM – VLAN BW – VALENS

Avec la collaboration de:
IMPRESSION BELGIUM – PLANTIN – RENT A CAR – FOURCROY