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2003 - MACBETH

Du 10 juillet au 16 août 2003
28 représentations
24 000 spectateurs

Un beau et tragique Macbeth à Villers
L'action rebondit constamment. D'une grande qualité, la distribution enlève les scènes au pas de charge. Les éclairages sont souvent raffinés, avec, parfois, des verts et des mauves peut-être un peu trop fluorescents. Les costumes de Corinne de Laveleye sont une belle réussite, due à des couleurs, des lignes et des tissus qui transfigurent les kilts indispensables à la poésie de l'Ecosse. Tous les talents réunis du monde ne suffiraient pas à compenser l'absence de comédiens exceptionnels pour le couple démoniaque des Macbeth. On les a trouvés, et ils enflamment les tréteaux de Villers. Damien Gillard aborde ici son premier grand rôle du répertoire, avec une générosité, une vibration intérieure, une diction parfaite, un physique souple et viril. (.) Catherine Conet, douce et dure, amoureuse, cruelle, sensuelle, dominatrice, joue à merveille de toutes les facettes de son personnage et de son grand talent ? En génie du mal, elle tient le spectateur sous sa coupe et sous le charme jusqu'au moment où, femme épuisée et vaincue, elle réalise que tous les parfums de l'Arabie ne pourront effacer le sang de ses mains, et se donne la mort. (.) Bref, un grand Shakespeare, monté et joué avec force et beauté.
Jacques Franck, La Libre Belgique, 15 juillet 2003

AFFICHE & PHOTOGRAPHIES

Le spectacle parfait
Si le spectacle d'été de Villers-la-Ville a habitué ses fidèles au grandiose, on atteint, cette année, avec Macbeth, un sommet. (...) Tout cela est éblouissant au même titre que les costumes. Chaque arrêt sur image offrirait un maximum d'esthétique. Parfaite aussi la distribution dominée par un comédien du parc, Damien Gillard, et Catherine Conet qui fut déjà, à Villers, la Reine Margot. Eux et tous les autres prouvent à quel point le talent reste présent dans notre pays.
Eddy Przybylski, La dernière Heure, 14 juillet 2003

LA DISTRIBUTION

Damien Gillard (Macbeth)
Catherine Conet (Lady Macbeth)

Et par odre alphabétique

Noel Baye (Le Médecin)
Ronald Beurms (Seyton)
Sandrine Bonjean (Lady Macduff)
Cesario Bulté (L'enfant de Macduff)
Stephane Custers (Malcolm)
Thierry Debroux (Macduff)
Yves Degen (Duncan/Siward)
Johnathan Delander (Fléance)
Valerie D'hondt (Sorcière Lachétis)
Bernard d'Oultremont (Lenox)
Jerome Dubois (Le jeune Siward)
Charlie Dupont (Le soldat)
Olivier Francart (Caithness)
Francine Laffineuse (Sorcière Clotho)
Alan Le Rouzic (Banquo)
Sebastian Moradiellos (Angus)
Sylvie Perederejew (Sorcière Atropos)
Pierre Ronti (Donalbain)
Jean-Francois Rossion (Ross)
Gerald Wauthia (Le Portier soldat)

L'ÉQUIPE DE RÉALISATION

Création des costumes: Corinne de Laveleye
Scénographie: Patrick de Longrée
Création des lumières: Christian Stenuit
Maquillages: Jean-Pierre Finotto
Décor sonore: Laurent Beumier
Création des bannières et accessoires: Stéphane de Longrée
Assistante à la réalisation: Catherine Couchard
Confection des costumes: Costumier Maghet - Corinne de Laveleye - Stephanie Buissin - Joachim Lamego de Almeida
Habilleuse: Marianne Braconnier
Maquilleuses: Sarah Decker - Patricia Grant - Iris Janssens - Dominique Mac Kenna
Opérateurs lumières: Luc De Climmer - Didier Counen
Assistants lumières: Stéphane Nisol - Jean-Claude Vervaek
Régie son: Pierre Verhaege
Effets spéciaux: Félicien Van Kriekinge
Régie de plateau: Corentin Van Kriekinge
Régie tops: Catherine Couchard
Construction décors: Jean-Jacques Allart - Guillaume Beaufils - Thierry Bienfaisant - Dinesh Daems - Olivier De Bondt - Thierry Hellin - Benoit Marlière - Corentin Van Kriekinge - Olivier Waterkeyn
Peintures: Danielle Campé - Olivier Waterkeyn
Fournisseur matériel son et lumières: Philing Live
Ferronnerie: Ferronnerie Nouvelle
Photos de plateau: Arnaud Decoster
Responsable réservations: Claudine De Coster
Accueil réservations: Marie-Bénédicte Courtois - Jessica Penneman - Catherine Watteyne
Assistant de production: David Courtois
Produit par: Patrick de Longrée et Rinus Vanelslander
Production et promotion: Del Diffusion

Une production de DEL Diffusion avec l'aide de la Région wallonne, de la Communauté Wallonie-Bruxelles, de la Province du Brabant wallon, avec le soutien de ING, la Loterie Nationale, Le Soir, Maurice Delens, Audi Lease, Le Vif/ L'Express, la RTBF, Duvel, TV Com, avec l'appui de Rent a Car, Plantin, Hecht, Bacardi-Martini.

LA TRAGÉDIE DE LA SOIF DE PUISSANCE

Macbeth et Banquo, généraux de Duncan, roi d'Ecosse, rencontrent dans une lande sinistre trois sorcières; au premier, baron de Glamis, elles prédisent qu'il deviendra baron de Cawdor puis roi d'Ecosse; au second qu'il sera à l'origine d'une dynastie de rois. Cette prophétie infernale déchaîne chez l'ambitieux Macbeth et encore plus chez sa femme les instincts les plus funestes, surtout quand Macbeth est nommé baron de Cawdor par le roi pour services rendus. Peu après, alors que le roi Duncan est hébergé dans leur château, Lady Macbeth persuade son mari de le tuer pendant la nuit pour lui succéder sur le trône. Mais ce premier assassinat en appelle d'autres; en seront victimes des témoins dangereux, des rivaux éventuels, et même l'épouse et le fils de Macduff, un autre seigneur qui s'est enfui en Angleterre pour y chercher du secours. Ces crimes en chaîne obsèdent Lady Macbeth qui voit partout des traces de sang, notamment sur ses mains, au point qu'elle en perd la raison et la vie. Son mari, Macbeth, en proie à d'atroces visions, s'imagine apercevoir partout le spectre de Banquo qu'il a fait tuer pour empêcher que s'accomplisse la seconde prophétie. Il retourne consulter les sorcières qui lui prédisent ce qui suit: aucun homme né d'une femme ne le tuera; il doit se méfier de Macduff, mais il ne sera pas vaincu tant que la forêt de Birnam ne marchera pas à l'assaut du mont de Dunsinane. Prédictions rassurantes pour Macbeth, qui ne doute pas de son invincibilité. Or, les forces de Macduff et de Malcolm, fils du roi Duncan, occupent la forêt de Birnam, chaque soldat étant protégé par une épaisse branche d'arbre, au point que cette forêt semble réellement avancer sur Dunsinane. Là, Macbeth est tué par Macduff qui, d'une certaine façon, n'est pas né d'une femme, ayant été arraché avant terme au sein de sa mère. Ainsi s'achève ce drame puissant où les événements s'enchaînent inexorablement.

LES SOURCES DU DRAME

Comme souvent dans le cas du théâtre élisabéthain, la date à laquelle Macbeth fut écrit reste incertaine. On la fixe généralement a 1606 en se fondant d'une part sur des allusions à des faits historiques que l'on a cru pouvoir relever dans le texte, par exemple la Conspiration des Poudres de 1605, d'autre part sur des références de la pièce que l'on trouve en 1607 dans deux ouvres dramatiques, Le Puritain dont l'auteur est inconnu et Le Chevalier au Pilon ardent de Beaumont et Fletcher. Comme c'est le cas pour plusieurs autres drames, le sujet de celui-ci est tiré de La Chronique de Holinshed. Mais Shakespeare a réuni en une seule action deux récits, deux assassinats : celui du roi Duff par Donwald et celui du roi Duncan par Macbeth. Macbeth, un chef de clan écossais qui devint roi, vivait au temps d'Edouard le Confesseur. Selon la chronique, son règne aurait duré dix-sept ans. Celui du Macbeth de Shakespeare est bien plus court. L'action est ainsi plus dramatique. Elle est aussi plus "morale", car le criminel n'a pas le temps de jouir des fruits de son crime. Dès le début, avant même l'accomplissement de son forfait, il est tourmenté; ensuite, c'est le fantôme de Banquo qu'il a fait assassiner et qui lui apparaîtra comme un reproche au milieu d'un festin. La folie et la mort de sa femme, moins capable que lui de supporter le souvenir du meurtre initial, ne sont qu'un châtiment de plus, après tant d'autres. Habilement, Shakespeare nous dépeint Duncan comme un roi bon et juste, alors que celui de la chronique était un incapable, laissant l'Ecosse livrée aux bandits et aux exactions des grands féodaux. Banquo devient une victime innocente, bien que dans la réalité il ait sans doute été le complice de Macbeth : mais n'oublions pas qu'il était à l'origine de la dynastie des Stuart, à laquelle le roi Jacques appartenait. Shakespeare a fait vivre avec une force admirable le personnage de Lady Macbeth que le chroniqueur avait à peine mentionné. C'était une gageure de nous présenter deux criminels devant le même crime, mais leurs traits à tous deux se renforcent ou s'opposent aves des effets frappants.