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2018 - CALIGULA

Du 17 juillet au 11 août 2018
20 représentations
16.000 spectateurs

Une pièce d’ALBERT CAMUS
Mise en scène : GEORGES LINI

Le bûcher des vanités
Dans un espace unique, servi par une très belle distribution emmenée par Bernard Yerlès, le héros de Rostand enflamme Villers et fait entendre son désarroi. (…) La mise en scène de Georges Lini nous interpelle sans détour. (…) Itsik Elbaz irradie d’un soleil noir ce Caligula douloureusement atteint par sa démesure et sa lucidité. Sa haute idée de l’homme et sa logique mortifère ne rencontrent que mollesse, faux-semblants, courbettes et lâchetés. L’apparente nonchalance du surmâle est chez lui habitée par la peur, non pas que l’on arrête mais qu’on le laisse faire. Incandescent, Itsik Elbaz est un Caligula d’une perversité familière, un serial killer intelligent, bouleversant qui espère trouver en Scipion l’exigence de beauté et en Cherea le miroir de son indécence. Il ne rend pas la tyrannie sympathique mais la démocratie laide quand elle s’avilit. Les riffs d’une tristesse pénétrante de la guitare de François Sauveur sous-tendent la mise en scène serrée, le jeu impeccable, clair, sans effet, qui ose le grotesque de la condescendance et laisse entendre un texte d’une complexité éclairante. (…)
Sophie Creuz, L’Echo, 27 juillet 2018

Caligula, l’empereur punk de Villers-la-Ville
(…) La mise en scène de Georges Lini met le feu au texte d’Albert Camus à travers un angle de lecture punk-rock ! (…) Dès l’ouverture du premier acte, une guitare électrique donne le ton, celui de l’exorcisme du pouvoir. Itsik Elbaz habite le rôle de Caligula de noirs désirs. A ses pieds, Hélène Perrot, la femme du patricien Mucius, se tord de souffrances existentielles. Son corps est pris de frénésie. Sa danse n’est plus que stupeur et tremblements. Caligula la violente pour chercher un sens à ce monde qui le dépasse. La chorégraphie est hypnotique, la bande-son inquiétante. (…)
Daniel Couvreur, Le Soir, 20 juillet 2018

« Caligula » : frissons sanguinaires et modernité à l’abbaye de Villers
(…) La pièce est une jolie réussite tant visuelle qu’intellectuelle. Les costumes, les accessoires, la présence d’une guitare électrique (saluons au passage les excellentes compositions de François Sauveur et Pierre Constant), et une danseuse contemporaine animent la scène sans jamais laisser s’installer l’ennui. Deux bras prolongent la scène centrale de part et d’autre, sur lesquels les loges des comédiens sont installées. Que vous regardiez l’essentiel ou les à-côtés, il y a donc toujours quelque chose à observer durant ces deux heures de spectacle. Au centre de toutes les attentions, le personnage de Caligula, magistralement interprété par Itsik Elbaz, fascine par son charisme tout en parvenant à attendrir par sa fragilité d’homme en quête de bonheur. Il est entouré d’une dizaine de comédiens plus justes les uns que les autres : France Bastoen joue finement l’ambiguïté dans le rôle de la maîtresse de Caligula, Damien De Dobbeleer est un poignant Scipion et Stéphane Fenocchi un excellent Hélicon, pour ne citer qu’eux. Au final, le plaisir des neurones n’a d’égal que celui des yeux, car une pièce de théâtre jouée dans la pénombre des ruines de Villers-la-Ville est toujours portée par la magie du souffle des vieilles pierres, magnifiées par un jeu de lumières ensorcelant. Plus que du théâtre, c’est une expérience.
Ariane Bilteryst, L’Avenir, 20 juillet 2018

Caligula
(…) Georges Lini bouscule la tradition à Villers-la-Ville. Son Caligula (avec Itsik Elbaz portant magnifiquement un texte ardu) va sans doute déconcerter les habitués, mais il a le mérite de servir le propos de la pièce d’Albert Camus. (…) L’intensité est soutenue, les acteurs sont au cordeau. Les lumières (surtout dans le chœur de l’église abbatiale) sont parfaites. En souffrance, sachant sa perte proche, Caligula éructe ses condamnations, toise son cercle proche. Il n’a que deux alliés, sa maîtresse et un esclave affranchi. « Caligula » parle de liberté et de lâcheté et le spectacle qu’il donne dans les ruines, avec son lot d’humiliations et son final rouge sang, laisse des marques. 
Bernard Meeus, Soir Mag, 25 juillet 2018

LA DISTRIBUTION
ITSIK ELBAZ (Caligula)
FRANCE BASTOEN 
(Caesonia)
DIDIER COLFS 
(Cherea)
DAMIEN DE DOBBELEER 
(Scipion)
STÉPHANE FENOCCHI 
(Hélicon)
LUC VAN GRUNDERBEECK 
(Senectus – le Vieux patricien)
THIERRY JANSSEN 
(Lepidus – Premier patricien)
JEAN-FRANÇOIS ROSSION 
(Mereia – Deuxième patricien)
MICHEL GAUTIER 
(Mucius – Troisième patricien)
HÉLÈNE PERROT 
(la femme de Mucius)
FRANÇOIS SAUVEUR 
(Musicien)

L’ÉQUIPE DE RÉALISATION
Mise en scène : GEORGES LINI
Costumes : RENATA  GORKA
Scénographie : PATRICK de LONGRÉE
Eclairages : CHRISTIAN STENUIT
Composition musicale : FRANÇOIS SAUVEUR & PIERRE CONSTANT
Assistante à la mise en scène : NARGIS BENAMOR
Accessoires : DAVID DETIENNE
Maquillages : GAËLLE AVILES SANTOS
Régie de plateau : DAVID DETIENNE – HUGUES VANELSLANDER
Régie lumières: CHRISTIAN STENUIT
Régie son : PIERRE CONSTANT
Habilleuse : MARIANNE BRACONNIER
Assistante habilleuse : GWENNAËLLE DAOUST
Construction des décors : JEAN-JACQUES ALLART  FRANCIS DEBON  OLIVIER DE BONDT  DAVID DETIENNE  PHILIPPE HAZÉE  HUGUES VANELSLANDER
Peintures des décors : OLIVIER WATERKEYN
Installation son et lumières : CHRISTIAN AIGUEUR – YANN BOELS – JULIEN CALANDE  PAULINE COLLARD  ANTOINE DESPONTIN – SYLVAIN ROBYNS  CHRISTIAN STENUIT – JOËL VAN DEN BERGE – PHILIPPE VAN DER PERREN
Graphisme : DAVID SAMUËL COURTOIS
Responsable jobistes : ROMAIN TIELEMANS
Accueil reservations : SANDRA BRENDERS

Produit par RINUS VANELSLANDER & PATRICK de LONGRÉE

 

L’AUTEUR : ALBERT CAMUS

Albert Camus naît à Mondovi (Algérie) en novembre 1913. Le jeune Albert ne connaîtra pas son père, mort durant la première guerre. Sa mère s'installe alors dans un des quartiers pauvres d'Alger. Grâce à l'aide de l'un de ses instituteurs, Albert Camus obtient une bourse et peut poursuivre ses études au lycée Bugeaud d'Alger où il prend goût à la philosophie.

Il obtient son bac en 1932 et commence des études de philosophie. Il publie ses premiers articles dans une revue étudiante. Il épouse Simone Hié en 1934. En 1935, il adhère au parti communiste, parti qu'il quittera en 1937. En 1936, alors qu'il est diplômé d'Etudes supérieures de philosophie, il fonde le Théâtre du Travail et il écrit avec trois amis Révolte dans les Asturies, une pièce qui sera interdite. Il joue et adapte de nombreuses pièces (Malraux, Gorki, Dostoïevski).

En 1938, il devient journaliste à Alger-Républicain. La situation internationale se tend. Albert Camus part pour Paris où il est engagé à Paris-Soir. Il divorce d'avec Simone Hié, et il épouse Francine Faure. En 1942, il milite dans un mouvement de résistance et publie des articles dans Combats qui deviendra un journal à la libération. Cette année-là il publie L'Étranger et Le Mythe de Sisyphe chez Gallimard. Ces deux livres valent à Albert Camus d'accéder à la notoriété.

En 1945, c'est la création de Caligula, qui révélera Gérard Philippe. Deux ans après, il publie La Peste qui connaît un immense succès. C'est cette année-là qu'il quitte le journal Combat.

En 1951, publication de L'Homme révolté qui vaut à Camus à la fois les foudres des surréalistes et des existentialistes. Albert Camus subit alors avec une grande douleur la situation algérienne. Il prend position, dans L'Express, au travers de plusieurs articles où il montre qu'il vit ce drame comme un “malheur personnel”. Il ira même à Alger pour y lancer un appel à la réconciliation. En vain. En 1956, il publie La Chute ; une œuvre qui dérange et déroute par son cynisme et son pessimisme.

Albert Camus obtient le prix Nobel en octobre 1957 “pour l'ensemble d'une œuvre qui met en lumière, avec un sérieux pénétrant les problèmes qui se posent de nos jours à la conscience des hommes”. Il a alors 44 ans. Le 4 janvier 1960, il se tue dans un accident de voiture. On retrouve dans la voiture le manuscrit inachevé du Premier Homme.

HISTORIQUE DE LA CRÉATION DE “CALIGULA”

C'est en janvier 1937 qu'apparaissent, dans les Carnets d'Albert Camus les premières notes concernant Caligula : un plan, une ébauche de dénouement. Selon Camus lui-même, un premier état est terminé au début de 1939, repris à la fin de l'année. À intervalles irréguliers, jusqu'à la fin de 1943, les Carnets témoignent de la présence du personnage, de la pièce ou de ses thèmes dans les préoccupations de Camus. Publiée en mai 1944, créée le 25 septembre 1945 avec Gérard Philipe dans le rôle-titre, rééditée en 1947 (avec quelques variantes), reprise en 1950, puis en 1957, dans une mise en scène de Camus lui-même, la pièce ne connaît son édition définitive qu'en 1958 : c'est dire que cette pièce de “jeunesse” n'a jamais cessé d'intéresser son auteur, que dans sa pleine maturité et au faîte de la gloire, il ne l'a pas reniée.

Il s'agit en effet d'une de ses premières œuvres, de celles qui appartiennent au premier stade, pourrait-on dire, d'une pensée qui ne sera jamais une pensée satisfaite : l'absurde, –Camus n'a cessé de le rappeler, dès l'avant-propos du Mythe de Sisyphe– loin d'être le point d'aboutissement d'une philosophie du désespoir, est un “point de départ” et ne se sépare pas de la révolte qu'il suscite. Camus est parfaitement conscient de ce que “le cycle de l'absurde”, avec Caligula, L'Étranger, Le Mythe de Sisyphe, est un moment de sa pensée. Dès 1943, il note : « L'absurde, c'est l'homme tragique devant un miroir (Caligula). Il n'est donc pas seul. Il a le germe d'une satisfaction ou d'une complaisance. Maintenant, il faut supprimer le miroir ». Ou encore, dans le prière d'insérer de 1944 : « Grâce à une situation (Le Malentendu) ou à un personnage (Caligula) impossible, ces pièces tentent de donner vie aux conflits apparemment insolubles que toute pensée active doit d'abord traverser avant de parvenir aux seules solutions valables ». Sans doute fallait-il la révolte individuelle et suicidaire de Caligula pour accéder à la révolte solidaire de La Peste, ou au “Je me révolte, donc nous sommes” de L'Homme révolté.

Au-delà de ces thèmes philosophiques, et loin d'être une “pièce à thèse”, Caligula est une œuvre vibrante et vivante, aussi pleine de désespoir que d'amour de la vie, riche aussi d'une exigence d'absolu typiquement adolescente. La sombre beauté du personnage, tout auréolée de mépris, a ainsi de quoi retentir encore aujourd'hui dans le cœur d'un large public.

LE METTEUR EN SCÈNE : GEORGES LINI

Initialement prof de français, Georges Lini entre au Conservatoire d’Art dramatique de Bruxelles à 30 ans !

Au sortir de ses études, il fonde le Zone Urbaine Théâtre, joue dans plusieurs théâtres et crée sa compagnie Belle de Nuit avec laquelle il produit de nombreux spectacles, parfois en coproduction avec des théâtres comme l’Atelier Théâtre Jean Vilar, le Théâtre Royal du Parc, le Théâtre Le Public.

Principales mises en scène : Un Tailleur pour Dames de Feydeau, Incendies de Wajdi Mouawad (Prix de la Critique du meilleur spectacle) ; L'Ouest solitaire de Martin McDonagh (Prix de la Critique de la mise en scène) ; La Cuisine d'Elvis de Lee Hall (Prix de la Critique de la mise en scène); L'Entrée du Christ à Bruxelles de Dimitri Verhulst ; Lisbeths de Fabrice Melquiot ; Tristesse Animal Noir d’Anja Hilling ; Un Conte d'Hiver d'après William Shakespeare; Le Brasier de David Paquet ; La Fête sauvage de Mathieu Gosselin; Britannicus de Jean Racine ; Roméo et Juliette de William Shakespeare ; Une Petite entaille de Xavier Durringer …

NOTE D’INTENTION DE MISE EN SCÈNE

Caligula est notre contemporain. À peu de choses près –des détails– c’est le triste constat que nous pouvons dresser. En ce qui concerne le rapport qu’il entretient avec le pouvoir, l’homme n’a effectivement pas énormément progressé. « Le pouvoir corrompt, le pouvoir absolu corrompt absolument », écrivait Lord Acton. Une maxime qui se vérifie au quotidien, à quelque échelle que ce soit.

Réduire Caligula à un simple drame sanguinaire est réducteur. Cette histoire d’un empereur qui bouscule son empire inspire avant tout une réflexion politique et morale universelle, intemporelle et donc contemporaine. Y est dressé le tableau de l’arrogance et de la vulgaire vénalité de ceux qui nous gouvernent : « Gouverner, c’est voler (…) moi je volerai franchement (…) cela vous changera des gagne petits ». Un tableau d’une actualité frappante…

Y sont moqués également dans ce tableau, la classe dirigeante, les représentants de l’ordre établi, les serviteurs de l’Etat, et aussi -et surtout- le peuple -nous- dont la soumission légendaire et la longue hésitation à réagir devant l’inacceptable, indique bien que la tyrannie -ou ce qui lui ressemble- ne s’installe pas sans l’assentiment lâche des gens. « Nous sommes tous coupables, de tout et devant tous », écrivait Dostoïevski. Caligula lui donne raison. L’actualité un peu aussi …

La pièce de Camus nous met face à nos responsabilités. Pas question d’incriminer un Dieu des maux dont nous souffrons. Au contraire, c’est le silence –voire la mise à mort– d’une certaine image divine qui est ici mise en évidence. « La seule excuse de Dieu, c’est qu’il n’existe pas » écrivait l’auteur. Nier Dieu, comme le fait Caligula, vu comme la source de l’injustice active dans le monde, c’est vouer l’homme à une culpabilité irrémissible. Dans un monde sans dieux, voué à la souffrance et à la mort, Caligula choisit jusqu’à la démesure la révolte désespérée d’une existence qui se sait absurde.

La première esquisse de la pièce date de 1937, la première version de la pièce de 1939. Ce n’est pas un hasard. L’homme allait bientôt traverser une crise spirituelle sans précédent, allait avoir du mal à renaître des grands traumatismes de la Shoa, traumas qui ont permis de penser l’homme comme inhumain, de penser qu’en tout homme existe un bourreau et que le lieu de l’inhumain ne peut être que l’humain. Pas besoin de divinité pour cela.

Caligula, c’est tout cela.

Je veux d’une mise en scène qui mette en évidence la contemporanéité du propos.

Dans le fond et dans la forme. Je veux que le spectacle s’adresse aux gens d’aujourd’hui avec les moyens d’aujourd’hui (scénographie, costumes, micros, lumières, musique, danses, etc). Dans une scénographie qui soit une machine à jouer, je veux ramener le propos de Camus à la lumière et exposer sa richesse contemporaine. Faire apparaître une résonnance nouvelle. Revisiter Caligula pour y trouver l’universel de ce que nous vivons et proposer aux spectateurs, non pas la folie « anecdotique » d’un homme mais celle d’un monde en crise.

Mon travail de mise en scène consistera avant tout à produire du signifiant plutôt que du signifié, à trouver un angle de lecture inédit- hyper contemporain- afin de pimenter la représentation et déstabiliser le spectateur en le dépossédant du sentiment qu’il avait initialement, celui de connaître la pièce. Le déposséder de sa maîtrise illusoire, c’est l’acte politique de toute mise en scène théâtrale.

« Faire tomber quelques gouttes de poison dans l'intimité de chaque spectateur et faire en sorte qu'il assume entièrement ce poison ». Voilà l'expérience de la tragédie moderne. Voilà l’expérience à laquelle que je vous convie en montant Caligula dans les ruines majestueuses de Villers-la-Ville.

Georges Lini, metteur en scène

Une production de DEL Diffusion Villers
en coproduction avec Shelter Prod, avec le soutien de taxshelter.be et ING, avec le soutien du Tax Shelter du gouvernement fédéral de Belgique

Avec le partenariat officiel de
DUVEL – AUDI FINANCIAL SERVICES – EIFFAGE BENELUX – VALENS – LOTERIE NATIONALE – ORES – ABBAYE DE VILLERS – LA UNE – LA 1ÈRE – TV COM – LE VIF/ L’EXPRESS – LE SOIR

Avec le concours de
Le Ministère de la Culture de la Fédération Wallonie-Bruxelles (Service du Théâtre)
Le Commissariat général au Tourisme de la Wallonie
La Province du Brabant wallon
L’Abbaye de Villers
L’Administration communale de Villers-la-Ville
Le Syndicat d’Initiative
La Maison du Tourisme du Pays de Villers
La Régie des Bâtiments
La Direction générale de l’Aménagement du Territoire, du Logement et du Patrimoine de la Région wallonne

Avec la collaboration de
HECHT – RENT A CAR ENTERPRISE – CULLIGAN – DE CONINCK WINE & SPIRIT